vendredi 8 juillet 2005

Spartacus


Le film qui permit à Kubrick de sortir de l'ombre, soit l'histoire de l'esclave devenu gladiateur, qui devint plus tard révolutionnaire, c'est-à-dire Spartacus.

Si c'est Kubrick le réalisateur, cela se sent mais pas de trop, Kirk Douglas étant quand même au commande puisqu'il en était producteur et le film devant respecter certaines conditions. Pourtant, Kubrick parviendra à insuffler au film sa propre vision des choses, en le transformant en un péplum unique dans l'histoire...

Unique oui, car s'il garde l'aspect grandiose et luxueux des péplums traditionnels, Kubrick se détache du kitchissime habituel et s'attarde beaucoup plus sur les aspects politiques, moraux et sociaux du discours. Une ode à la liberté, une critique du pouvoir qui ne cherche qu'à se tirer des embarras qu'il cause, voilà les vrais thèmes du film.

Fort de moyens considérables, Kubrick montre aussi que l'âge ne fait pas forcément la qualité, car il a à peine 32 ans à cette époque, et réalise cependant un monument du cinéma.

Tantôt intimiste tantôt surdimensionné, notamment dans les scènes de batailles regorgeant de milliers de figurants et d'une violence inédite pour l'époque (alors que le tournage a duré 167 jours, la bataille finale elle seule demanda 6 semaines de tournage), Spartacus est l'un des péplums les plus réussis.

Certains y virent même de l'ironie, les rôles des bons étant tenus par des Américains (Kirk Douglas, Tony Curtis...) et les mauvais, ou du moins les nobles romains, étaient interprétés par des Anglais (Laurence Olivier, Charles Laughton, Peter Ustinov...). Toujours est-il qu'à la sortie du film, Kubrick désapprouva le film, surtout le montage final, et décidait ainsi qu'à l'avenir il aurait toujours le final cut sur ses long-métrages...

Portrait d'un héros meurtri, Spartacus est toujours aussi célèbre et aussi agréable à regarder 45 ans après sa sortie. Et ça, c'est un preuve de qualité...

Note : ****

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