samedi 9 juillet 2005

Le voleur de bicyclette (Ladri di biciclette)


Sans conteste l'un des plus grands chef-d'œuvres du néo-réalisme italien que ce Voleur de bicyclette.

En 1948, au sortir de la guerre, l'Italie connaît une crise économique sans précédent, le chômage étant d'un taux très élevé. Ricci parvient néanmoins à décrocher un travail d'afficheur. Mais alors qu'il travaille, on lui vole sa bicyclette, outil indispensable à son travail ; Ricci décide de chercher alors dans tout Rome après sa bicyclette...

A quoi voit-on que c'est du néo-réalisme ? Tout simplement à la manière dont c'est tourné : des acteurs non professionnels, des décors naturels et des scènes très souvent tournées en extérieur, une description des problèmes sociaux de l'époque... Autant d'élément qui ponctue cette histoire de larcin.

A travers ce vol d'ailleurs, Vittorio de Sica démontre toute la monstruosité de l'être humain : l'égoïsme de la demande du travail, personne ne souciant des plus nécessiteux ; l'indifférence devant le désarroi de Ricci, condamné à retourner a chômage et à la misère s'il ne retrouve pas son vélo ; l'insignifiance de l'homme dans le monde du travail, jugé inapte et inutile s'il ne possède pas un élément extérieur (à l'époque un vélo, de nos jours une voiture...), autant d'élément qui nous montre la face méprisable de l'homme en situation de crise. Une très belle manœuvre de De Sica est d'ailleurs de filmé souvent Ricci et son fils Bruno en plan d'ensemble, pour souligner que le prolétarien ne prend qu'une petite place dans la société de l'époque. Un film radicalement de gauche donc, preuve de plus qu'il appartient au néo-réalisme.

La musique est tout à fait sublime, à la fois mélancolique et tragique, car comme tout film réaliste qui se respecte (désolé si je vous dévoile la fin !!!) il n'y a pas de happy-end. Il y a même une certaine amertume de voir à quel point Ricci a du se baisser pour tenter de travailler, en vain : ses colères, son rendez-vous avec la voyante, ses appels à l'aide auprès de ses amis et même sa propre tentative de vol finissent par le dévaloriser aux yeux de son fils ; en plus de perdre son emploi, l'homme se voit condamné à perdre sa dignité et le respect qu'avait son fils pour lui...

Un film majeur dans l'histoire du cinéma donc, qui plus loin que la condition humaine analyse l'âme humaine elle-même, et ce qu'elle serait prête à faire pour sauver son bien-être : un constat éprouvant pour un film mythique...

Note : *****

1 Comment:

Eeguab said...

Je suis un passionné du Néoréalisme dont j'aime dire que c'est la parfaite rencontre d'un art,le cinéma,avec une époque, l'immédiate parès-guerre,et un pays et un peuple,l'Italie.Unique au monde à mon avis.Bravo.