dimanche 10 juillet 2005

Le Samouraï


Ou quand le génie de Melville explose complètement, aidé en cela d'un acteur immense ça donne Le samouraï.

Film mythique s'il en est, puisqu'il inspirera pas moins de deux chef-d'oeuvre, à savoir The Killer de John Woo et Ghost Dog : la voie du samouraï de Jim Jarmusch.

Génie de Melville? Oui, ce génie qui consiste à transformer un stéréotype en archétype, un drame en tragédie immense.

Le stéréotype, c'est Jeff, interprété avec un talent énorme par Delon : un rôle de tueur à gage solitaire, taciturne et discret. Un cliché de chez cliché, mais qu'on ne sait par quelle magie Delon et Melville élèvent au sommet, le transformant en une espèce d'îcone, de référence absolue pour le genre, un personnage qu'on ne peut aimer mais qu'on ne peut pas non plus détester.

Le récit, qui soyons honnête, relève assez de l'ordinnaire, à savoir l'exécution d'un contrat, la nuit en prison et la tentatvie de meurtre sur le tueur engagé, ne surprend en rien. Mais appelons pourtant ça de la tragédie, comme ces récits antiques, où l'héros était toujours condamné à souffrir si pas physiquement du moins intérieurement, tiraillé entre ses démons (en l'occurence, l'obligation de supprimer une chanteuse témoin du meurtre, chose impossible pour Jeff).

Un film tout en finesse et maîtrise donc, millimétré à l'image près une fois de plus, avec cette pointe de métaphore (l'oiseau de Jeff ne symbolise-t-il pas son emprisonnement et sa solitude?) qui fait de ce film une référence incontournable du cinéma en général. Du Melville quoi...

Note : *****

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