mardi 12 juillet 2005

Brazil


Quand le plus imaginatif visuellement parlant des Monty Python s'attelle à sa troisième réalisation, ça donne Brazil.

Qu'est-ce que Brazil? Question difficile... Même un reportage n'a pas réussi à répondre à cette question...

Brazil c'est d'abord un songe de Gilliam himself, le rêve d'un homme allongé sur la plage écoutant des sonorités brésiliennes. Original comme point de départ.

Brazil c'est ensuite l'histoire de Sam Lowry, bureaucrate rêveur qui rêve de liberté, d'ailes dans le dos et d'une jolie femme. En attendant, il doit réparer les bourdes d'un système défaillant et trop hatif pour punir, surtout si il s'agit d'une erreur.

Brazil c'est ensuite un numéro exceptionnel de prestations et d'interprétations. Jonathan Pryce en tête, qui tient le rôle du dit Sam Lowry (rôle dévolu un temps à Tom Cruise puis à Rupert Everett), qui trouve rapidement le ton juste et offre une interprétation décalée, dépassée, rêvée. Doué le Jonathan. Autant que ses comparses, Kim Greist et surtout des seconds rôles merveilleux, même s'ils ne durent qu'un moment comme l'irrésistible Michael Palin, ex-Monty Python également, ou encore le rôle d'Harry Tuttle, joué par un De Niro délirant et impeccable : en 10 minutes à tout casser sur tout le film, il vole la vedette à tout le monde. Et Ian Holm et Bob Hoskins jouent également le jeux des interprétations courtes mais jubilatoires.

Brazil c'est aussi la description d'un monde dangereux, où bureaucratie et révolutions populaires forment le tableau d'un avenir pas si enviable que ça, mélange de Kafka, Orwell et son 1984 et une folie permanente influencée Monty Python.

Brazil c'est également un film de SF à l'aspect un peu vieillot adapté à la nouvelle mode. C'est cet aspect art déco, ce refus d'accéder à la facilité d'un kitsh et d'effets spéciaux à outrances qui permettent à Brazil de conserver, 20 ans après sa réalisation, son étonnante modernité.

Brazil c'est un désespoir camouflé d'un humour loufoque, frapadingue, c'est un pamphlet politique et moral critiquant les hautes sphères des gouvernements à tendance totalitaires, à l'image de ceux de Margaret Tatcher, Staline ou Georges W. Bush.

Brazil c'est un monument d'humour et d'inventivité constante, d'originalité accordée sur des airs de sambas. C'est un film très riche visuellement et scénaristiquement.

Brazil c'est LE film culte des années 80. Brazil c'est le meilleur film de Terry Gilliam. Brazil c'est tout ça, et bien plus encore...

Note : *****

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