dimanche 31 juillet 2005

Sonatine


Quelle pure merveille cinématographique que ce Sonatine!!!

Resituons un peu l'histoire : Murakawa, vieux yakuza un peu las, est le jouet de clans adverses qui veulent l'éliminer lui et ses hommes. Après un léger accrochage avec ses ennemis, il se voit contraint de se cacher dans une cabane sur la plage avec une poignée d'homme. Là-bas, c'est un retour en enfance et vers la joie de vivre qui va s'opérer petit à petit...

Pas de doutes, nous sommes en présence d'un Takeshi Kitano : cadrage impeccable, humour cynique et ironique, des yakusas, la mer, la violence sans concession ou recherche de style, la mort, le suicide... Autant de thèmes propres au cinéaste.

En parlant du cadrage justement, c'est probablement l'élément fondateur de mon attirance pour ce film ; en effet, il faut savoir que Kitano prétend ne pas regarder de films, hormis les siens, et ne même pas connaître Akira Kurosawa! Un dédain évoqué envers le cinéma mais qui se ressent à travers Sonatine ; je ne sais pas si Kitano nous dit la vérité ou non mais en tout cas son style ici est irréprochable! De toute évidence, la mise en scène du cinéaste est pure, nettoyée de quelque influence que ce soit, une sorte de création neuve, un peu comme les premiers films du cinéma, ceux des frères Lumières ou de Georges Méliès...

De plus, Kitano demeure original à chaque instant, notamment dans ses démonstrations de la violence : rapide, implacable, intense. Surprenant quand on connaît la recherche de style toujours offerte au cinéma (John Woo en tête) mais pour Kitano, la violence n'a rien de beau alors pourquoi la glorifier?

C'est aussi cette habilité du cinéaste à jouer avec les émotions qui surprend, de voir ces yakuzas en train de jouer comme quand ils étaient enfants, de retrouver une certaine forme d'innocence un peu comme le style du film (d'ailleurs, intéressante scène métaphorique de voir des hommes de main de Kitano en train de se prendre pour des jouets...).

Les acteurs d'ailleurs sont très bons, sans pour autant exceller. Kitano, comme à son habitude, est d'une impassibilité déconcertante, qui séduit ou rebute, au choix. Personnellement elle me séduit...

La b.o. est magnifique également, sans pour autant atteindre celle de Hana-Bi.

D'une durée relativement courte (1h25 alors que la plupart des productions actuelles font dans les 120 minutes...) mais bien remplie, Sonatine s'inscirt directement dans les meilleurs films asiatiques, que dis-je mondiaux que j'ai pu voir, d'abord par cette contradiction humaine constante (violence-amour, adulte-enfant...) mais surtout par cet aspect authentique, influencé que par soi-même et la perception du monde qu'à Kitano. Un style qui m'a séduit au plus haut point...

Note : *****

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