lundi 11 juillet 2005

Fenêtre sur cour (Rear Window)


Selon moi, le meilleur film d'Alfred Hitchcock que ce Fenêtre sur cour.

Pourquoi le meilleur film ? Parce que maître Hitchcock y exploite pleinement toutes les ficelles de son style, va jusqu'au bout de ses idées et cela d'une manière absolument magistrale.

D'abord le voyeurisme, thème récurrent chez Hitchcock, est le centre même de l'histoire. S'en suit une suite incroyable de faux-semblants, d'éléments contrecarrés. Coupable ou non ? On n'en sait finalement pas grand-chose avant les cinq dernières minutes...

James Stewart, acteur hitchcockien par excellence, signe là sa plus belle performance des quatre films qu'il a tourné avec le maître (La corde, Fenêtre sur cour, L'homme qui en savait trop (deuxième version) et Vertigo) en jouant ce pauvre quidam victime malgré lui d'événements étranges, accompagné en cela par la sublime Grace Kelly, égérie de Sir Alfred qui la magnifie à chaque plan ; en retour elle joue le personnage qu'Hitchcock adore, à savoir une blonde fatale, intelligente et distinguée, véritable bombe sexuelle et qui ne se prive pas de cet atout.

Cette fois, Hitchcock ne se lance pas de défi technique, comme il le fit dans La corde (le film en seulement trois plans-séquences), Vertigo (l'illusion de vertige) ou La mort aux trousses (suite incroyable de scènes chocs, de l'attaque de l'avion à l'affrontement au Mont Rochemort) mais installe simplement sa caméra pour filmer cette histoire, et quelle perfection ! La tension est palpable et va crescendo, le cadrage est tout simplement magistral, preuve qu'Hitchcock était vraiment un génie absolu.

Evidemment, comme bon nombre de films du maître, Fenêtre sur cour a son lot d'anecdote : par exemple, Alfred Hitchcock suggéra en guise de slogan pour la sortie du film : "Fenêtre sur cour est un film si effrayant que personne ne devrait le voir s'il n'est pas accompagné" et "Si vous n'éprouvez pas ce sentiment de douce frayeur en voyant ce film, pincez-vous - vous êtes très probablement mort".

Le film fit aussi partie des « invisibles » d'Hitchcock, à savoir les cinq films qui ne ressortirent sur les écrans qu'en 1984 (Fenêtre sur cour, La corde, Mais qui a tué Harry?, L'homme qui en savait trop et Vertigo) (décidemment pas de chance pour James Stewart lol).

Fenêtre sur cour permit aussi à Hitchcock d'obtenir sa quatrième nomination aux Oscars (il en aura seulement cinq dans sa carrière).

Bref, un film incroyable, immense chef-d'œuvre que tout bon cinéphile, que dis-je, que chaque spectateur devrait avoir vu, vu et revu afin d'apprécier ce qui est assurément une preuve de génie de deux heures...

Note : *****

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