samedi 9 juillet 2005

Dr Folamour (Dr Strangelove or How I learned to stop worrying and love the bomb)


Que dire sur ce film qui n'aurait pas encore été dit? Rien, car TOUT a été dit. Mais essayons quand même.

Tout d'abord, la légende de ce film est tout de même terrifiante : c'est grâce à Dr Folamour si nous n'avons pas connu d'attaque nucléaire durant la Guerre Froide!!! En effet les membres de l'Etat-major, après diffusion du film, aurait renoncer à lancer une attaque de ce genre quoi qu'il arrive... A noter aussi que Kubrick fut aussi soupçonné d'espionnage tant son film tenait plus du documentaire que de la fiction. Et, enfin, le fait que des officiers ont reconnus, des années plus tard, une certaine ressemblance entre le Général Ripper (Sterling Hayden) et un véritable haut-gradé durant la Guerre Froide...

Le plus frappant dans ce film est donc la mise en scène géniallisime de Kubrick, d'un réalisme et d'une perfection réellement sans faille. Sa photographie, décidemment à jamais inégalable, est réellement saisissante, et les métaphores pleuvent continuellement : allusions sexuelles (les avions du début, proche d'un accouplement aérien, les précieux "fluides" du général...) comme danger du pouvoir : Peter Sellers, en interprétant trois rôles, celui d'un colonel (pouvoir de l'armée), du Président (pouvoir politique) et du docteur Folamour (pouvoir scientifique) n'est-il pas le symbole que tous les pouvoirs ne sont en fait que le résultat d'une seule et même décision, si absurde soit-elle? Confirmation avec le fait que personne, pas même le Président, ne peut contrôler son général devenu fou.

Dans le registre soldat pur-sang, Georges C. Scott est véritablement incroyable, bien plus drôle que sinistre, dû à son aversion maladive des Russes et son amour du combat, dont il se rend compte que l'issue ne sera pas en leur faveur...

Et que dire sur ce final contrasté, majestueux et horrible, où les champignons atomiques se forment au son de "We'll meet again"? Rien, car ça doit se vivre, comme la chevauchée de la bombe du commandant Kong, comme la théorie du vol des fluides vitaux par les communistes, comme Peter Sellers qui prouve une fois de plus le génie qui l'habitait, comme cette esprit absurde perpétuel ("messieurs, on ne se bat dans la salle de guerre!"), comme le film en général.

L'un des plus grand sommet de Kubrick, c'est certain, et si je lui préfère Orange Mécanique, ce n'est que de très, très, très, très peu...

Note : *****

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