mardi 26 juillet 2005

Papillon


Cinquième film du génial Franklin J. Schaffner que ce Papillon.

Henri "Papillon" Charrière, un malfrat de petite envergure, est jugé à tort pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Celui-ci est condamné à vie dans une prison d'une colonie française : le bagne de Cayenne. Mais Papillon n'a qu'une seule idée en tête : s'évader.

Malheureusement, ses régulières tentatives sont toujours restées sans réussite. Devant son acharnement, les dirigeants l'envoient sur Devil's Island, une prison dans la prison, dont jamais personne n'a réussi à s'échapper. Une épreuve terrible pour Papillon, qui découvre l'enfer de l'environnement carcéral...

Effectivement, nous assistons à un enfer ! Comme l’avait fait Le pont de la rivière Kwaï à son époque, Papillon en vient à scandaliser le spectateur face à toutes les souffrances physiques et surtout morales que doit endurer le héros, en particulier la partie du film où il est enfermé dans la cellule d’isolement, dans le noir et en silence, ses rations réduites de moitié. Un tel réalisme, un tel impact sur le spectateur, c’est plutôt rare au cinéma, encore plus à cette époque. D’autant est plus grand le mérite du film.

Deux choses frappent plus que tout dans ce film : la réalisation et les interprétations.

Les acteurs d’abord : Steve McQueen et Dustin Hoffman, aussi immenses l’un que l’autre ! Pour Hoffman, rien de vraiment compliqué, son personnage restant un peu dans la veine de ce qu’il interprète d’habitude, mais Steve McQueen, présent dans 85% des plans, est d’une intensité incroyable ! De son caractère rebelle et empli de liberté à sa destruction morale dans la cellule, où on le voit se balancer sur place en train de chiquer et le regard vide, sans vie même, reste un moment mémorable…

Pour la réalisation, Franklin J. Schaffner est très fidèle à son style : une mise en scène épurée, une direction d’acteur incroyable et surtout une priorité de la réflexion sur l’action. Mais il n’en oublie pas pour autant l’humour, qui allège le film par moment de toute son énergie dramatique.

Là où on est un peu déçu, c’est dans le scénario ; certes très bon (le film est basé sur des faits réels qui plus est) il comporte cependant quelques longueurs un peu inutiles, des scènes dont on se serait bien passé ou, du moins, qu’on aurait préféré plus courtes. De 2h30, le film aurait pu passer à 2h-2h10 ça n’aurait pas été plus mal.

Mais qu’importe, le fait est là : Papillon fait partie de ces chef-d’œuvres des années 70, signée par un metteur en scène efficace et hélas trop peu prolifique.

Note : ****

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