mardi 19 juillet 2005

Les 39 marches (The thirty-nine steps)


Peut-être le film le plus célèbre de la période anglaise d’Alfred Hitchcock que ces Trente-neuf marches.

Resituons quand même le contexte du film : nous sommes en 1935, Hitler vient d’arriver au pouvoir et beaucoup de gens craignent de gros problèmes ; d’un autre côté, les progrès techniques en matière d’armement surtout sont fulgurants.

C’est dans cette sombre période de l’Histoire qu’un pauvre quidam britannique va se retrouver malgré lui pris dans une affaire d’espionnage de haut vol. Non seulement il sera poursuivi par les vilains méchants, en l’occurrence des nazis même si on ne les nomme pas tel quel dans le film, mais aussi par la police Anglaise pour le meurtre présumé d’une espionne au service de sa Majesté.

Beaucoup d’éléments du style Hitchcock sont présents dans ce film : un pauvre personnage ordinaire pris dans une situation extraordinaire, la police faisant fausse route en le poursuivant, une héroïne blonde un peu farouche et réticente au début, des scènes chocs et un humour omniprésent.

Ses acteurs, Hitchcock en fait décidemment ce qu’il veut, leu faisant dépasser leurs limites pour jouer au mieux et avec convictions leurs personnages, caricaturaux certes, mais finalement attachants, telle cette pauvre fermière affublée d’un satané mari avide.

Mais là où il s’amuse le plus Alfred, c’est bel et bien dans la mise en scène, et déjà ici ça se sent : il joue avec les champs et contrechamps, insère des images dans d’autres, réalise quelques plans par-ci par-là qui, bien qu’ils semblent simples de prime abord, sont d’une complexité énorme. De la composition d’abord, de la psychologie ensuite. Hitchcock n’en a que faire des histoires vraisemblables, après tout le cinéma n’est pas fait pour sembler réaliste, il y a les documentaires pour ça.

Hitchcock sublime aussi les Highlands comme si il était du pays, avec autant de plaisir que le fera David Lean et ses dunes dans Laurence d’Arabie.

Un film agréable donc, certes ayant un peu vieilli mais comportant presque tous les éléments de la patte Hitchcock ; et rien que pour ça, ça vaut le déplacement…

Note : ***

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