samedi 9 juillet 2005

Rebecca


Seul film de Alfred Hitchcock récompensé aux Oscars que ce Rebecca.

Alors qu'il épouse une jeune fille d'un monde plus modeste, un Lord anglais la ramène dans son immense manoir où plane le souvenir de sa première épouse, Rebecca, disparue mystérieusement quelques années plus tôt...

Si le résumé laisse prévoir un film fantastique, il n'en est rien, le film étant plutôt une étude des mœurs bourgeoises et du souvenir d'un être disparu.

Hitchcock choisi ici en effet la carte du positionnement du personnage interprété par Joan Fontaine, déboussolée par cet univers riche qu'elle ne connaît pas et encore plus par la présence métaphysique de Rebecca, entretenue par la maîtresse de maison aussi froide que mélancolique de l'ancienne époque... C'est d'ailleurs aussi ce choc, ce combat, cette lutte morale entre les deux femmes qui confère au film cet aspect de tension constante : la servante va-t-elle agresser sa nouvelle maîtresse ? Va-t-elle faire croire à un éventuel fantôme ? Ou va-t-elle simplement joué sur le poids des mots et des actions ?

Joan Fontaine est ainsi remarquable en jeune épouse un peu perdue, souhaitant trouvé le bonheur auprès de son riche époux le Lord de Winter, magistral Laurence Olivier illustrant à la perfection la nonchalance et le flegme britannique dans toute sa splendeur. Judith Anderson dans le rôle de la servante est également inquiétante à souhait.

Comme on pouvait l'attendre de la part de sir Hitchcock, la pression est continue, ne se relâchant que pour mieux redémarrer, une tension extrême de tous les instants qui dure jusqu'à la dernière minute du film, ce qui est un véritable coup de maître ; les révélations et les retournements de situations nous sidèrent, on pense alors tout comprendre et paf ! Nouveau coup de théâtre. Du très grand thriller psychologique.

Véritable bijou de l'âge d'or hollywoodien, Rebecca est le seul film d'Hitchcock qui recevra l'Oscar du meilleur film et sera le premier film d'une longue carrière américaine couronnée de succès pour le génie du suspens. A ce coup de maître, justice a donc été rendue...

Note : ***

0 Comments: