vendredi 8 août 2008

Paris brûle-t-il ?


Fort du succès du Jour le plus long, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un producteur ait tenté de faire lui aussi son film de guerre au casting 5 étoiles. C’est surtout pour ce facteur économique que naquît Paris brûle-t-il ?

Il faut dire que les noms font rêver : le casting est vraiment démentiel ! Hélas, comme souvent, posséder une telle affiche implique des contraintes, comme le fait de ne pas pouvoir profiter assez de certains acteurs. Les grands rôles attribués à Belmondo, Delon ou Frobe ne parviennent ainsi pas à nous faire oublier la trop courte apparition d’Yves Montand, Simone Signoret ou Trintignant.

L’histoire, bien sûr (nous sommes sous la présidence de Charles de Gaulle à l’époque), exalte le sentiment nationaliste français, et démontre que de tous les résistants les parisiens furent les plus braves. Un peu abusé non ? Evidemment, il fallait saluer le courage de ces hommes et femmes qui se sont battus au nom de la liberté, mais attention cependant à la manœuvre…

Vient ensuite la réalisation de Clément, mélangeant prises de vue réelles et images documentaires. Clément a pu bénéficier d’un privilège pour ce film : les rues de Paris furent en effet fermées à la circulation, à condition qu’il tourne dès 5 heures du matin. Et cela fait bizarre de voir la capitale déserte, seule face aux conflits qui l’occupe. Mais bien plus encore, Clément apporte beaucoup de soin aux détails ce qui donne au film une toute autre ambiance. Le cinéaste garde une certaine efficacité même si on sent que le film a sensiblement vieilli.

Les acteurs bien sûr, inutile d’en parler sauf si on veut faire des comparatifs. Gert Frobe et Orson Welles sont géniaux, on notera une des rares scènes du cinéma qui réunit Delon et Belmondo dans le même plan… Hélas, comme dit précédemment, la multiplicité es personnages ne permet pas de les creuser en profondeur, ce qui nous empêche de vraiment s’y attacher, et leur trop grand nombre diminue aussi le temps à l’écran de chacun. On s’y fait mais on reste un petit peu déçu quand même.

Outre son succès public, Paris brûle-t-il ? fut aussi un succès critique (sauf bien sûr parmi les critiques de la Nouvelle Vague) puisqu’il fut nominé aux Oscars 1967 dans les catégories Meilleur direction artistique, Meilleur décors et Meilleure photographie. Quant à Maurice Jarre, il a été cité pour sa composition musicale lors des "Golden Globe" la même année, composition qui est aussi géniale que celle pour Le jour le plus long il est vrai.

Une superproduction mondiale qui hélas n’est pas épargnée par le temps, mais dont les seuls noms à l’affiche valent le déplacement. Histoire de voir à quoi ça ressemble, d’autant qu’au final le résultat est plus que correct.

Note : ***

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