vendredi 8 août 2008

Borsalino & Co


Si on pensait déjà à une suite lors de la fin du tournage, le succès de Borsalino fut tel (presque 5 millions d’entrées en France) que le projet devenait nécessaire. Ainsi naquît Borsalino and Co, une suite qui ne semble vraiment pas nécessaire.

D’une part manque Belmondo, puisque le film s’ouvre sur son enterrement et que le début de l’histoire est le récit de la vengeance de Siffredi. Hélas, on oublie très vite cette idée pour enchaîner sur un film policier basique, dont le seul charme revient à installer l’histoire dans les années 30, même si Marseille ne vaudra jamais Chicago ou New York…

Quelques bons éléments sont toujours là : Jacques Deray reste le réalisateur, la célèbre musique de Claude Bolling est toujours présente… Quelques petits détails qui font que Borsalino and Co ne sombre pas dans le nombrilisme le plus total. Car, en effet, le film souffre de l’intérieur, Delon étant à la fois acteur et producteur. Hélas, le narcissisme de la star est trop fort et on a l’impression, tout au long du film, que tout tourne autour de son personnage, plus grotesque qu’autre chose d’ailleurs (l’homme qui n’a pas peur de mourir, celui qui tue 15 malfrats à lui tout seul et avec 6 balles seulement !). Il joue bien mais donne trop d’assurance à son personnage qui aurait certainement gagné à être plus fragile mentalement après la mort de son ami, et la déroute qu’il a subi…

Le scénario semble d’ailleurs un peu banal, de nombreux éléments restant troubles ou qui auraient mérités d’être plus travaillés : comment Siffredi s’est-il refait une santé en Italie ? Hormis Volpone, que s’est-il passé pour les autres durant les années où Siffredi était parti ? De même, le final semble un rien expédié, contrairement à la mise en place de la vengeance qui, elle, prend du temps. Et le final laisse à penser qu’une suite était encore envisagée…

La réalisation de Deray sauve un peu la mise, la reconstitution semblant de prime abord fidèle. Il y a pourtant une petite influence du Parrain dans le besoin de montrer la violence des coups de feux durant une bagarre ; du coup, le film ressemble à un défouloir. Rien de bien méchant cependant en fonction du reste.

Une légère déception donc, d’autant que le modèle reste une référence pour la plupart des cinéphiles ; dommage que Borsalino and Co sente trop la suite facile.

Note : **

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