vendredi 8 août 2008

La blonde et moi (The Girl can't help it)


Il y a 50 ans déjà, Hollywood connaissait un âge doré, où les Billy Wilder et autres Howard Hawks étaient les maîtres incontestés de « l’usine à rêves ». C’était l’époque où les comédies américaines osaient se moquer de la mafia, des gangsters, des choses sérieuses, comme c’est le cas de The girl can’t help it.
Nous retrouvons donc Tom Newell (Sept ans de réflexion) tombant follement amoureux d’une Jayne Mansfield sosie de Marilyn Monroe, et accessoirement petite amie d’un caïd plus délirant que vraiment méchant. Une idée de base très simple, le film misant beaucoup sur l’humour de Newell, la plastique Mansfield et la b.o. très rock’n’roll.
Les gags sont en effet nombreux, tournant souvent autour du même thème : le physique incendiaire de Jayne Mansfield. Du bloc de glace qui fond entre les mains d’un livreur à l’éruption laitière du laitier justement (allusion classique à l’éjaculation), tout y passe. Le reste du temps, on laisse Edmond O’Brien jouer les brutes plus gags qu’épaisses, tandis que Tom Newell veut jouer les sentimentaux une partie du temps, l’autre partie étant réservé au personnage de l’agent artistique acariâtre. Le film veut pourtant apporter quelque chose de neuf, comme le prouve l’introduction qui se moque du format de l’image et du noir et blanc en modifiant, d’un simple geste, le tout en cinémascope technicolor.
Rythmé par des morceaux signés The Platters, Little Richard et autres Gene Vincent, la b.o. est réellement l’atout de La blonde et moi pour attirer les jeunes de l’époque. Si bien que, de nos jours, le film possède un côté désuet, pour ne pas dire dépassé. Ce n’est pas tant sa faute, la musique évoluant de jour en jour, mais à l’heure du métal, du r’n’b ou de la techno, le film n’est plus destiné à la même catégorie de personne.
Le spectacle reste pourtant agréable, symbole d’une époque où l’entertainment américain était ce qui se faisait de mieux en matière de « cinéma populaire de qualité ». L’humour semble un peu gros, les vêtements démodés, la musique pour nostalgiques, le stéréotype de la blonde poussé à l’extrême et l’image loin d’être numérique mais le résultat est là : la magie du film opère toujours, et si le film n’est pas un chef-d’œuvre on le regarde pourtant volontiers.

Note : ***

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