vendredi 8 août 2008

Get Shorty


Parfois, on peut regretter qu’un réalisateur suive un effet de mode créé par un autre cinéaste ; et parfois, on ne regrette pas, comme ici avec Get Shorty.

Adapté d’un roman d’Elmore Leonard, le film s’inscrit directement dans le sillon creusé par Pulp Fiction. En effet, film « tarantinien » par excellence, Get Shorty s’amuse à présenter des gangsters plus cools les uns que les autres, où les morts sont accidentelles mais drôles (à la tête explosée dans la voiture de Pulp Fiction, on remplace un « parrain » s’effondrant d’une crise cardiaque le jour de son anniversaire).

Même le casting est influencé Tarantino : Travolta et son grand retour, de vraies gueules de cinéma (Dennis Farina) et quelques vedettes par-ci par-là qui veulent tourner dans le prochain hit commercial (Gene Hackman, Rene Russo et Danny DeVito, également producteur). Remarquez le casting se donne à cœur joie et se défoule royalement dans ce film, pour notre plus grand plaisir : entre la classe de Travolta, truand gentleman et cinéphile, un Gene Hackman en producteur de daubes et un DeVito parodiant une grosse partie des acteurs d’Hollywood, on savoure le tout comme du petit lait.

L’histoire alambiquée est digne, une fois encore, d’un Tarantino, preuve qu’Elmore Leonard reste l’une des influences majeures du cinéaste déjà culte. Magouille et compagnie à Hollywood, ce n’est pas vraiment récent, mais vu sous l’angle de la comédie ça passe très bien. Hollywood, tous pourris… selon ce film hollywoodien ! On regrettera d’ailleurs ce manque d’acidité qui aurait pu propulser le film vers les sommets, un genre d’acerbité digne d’un Boulevard du Crépuscule, mais s’il faut séduire le public il faut aussi séduire les producteurs, et forcément à ce moment-là…

Une histoire digne de Tarantino, des personnages tarantiniens, une réalisation tarantienne… Mais ce n’est pourtant pas du Tarantino ! Comme quoi… Non, il s’agit simplement du troisième film de Barry Sonnenfled, cinéaste alors en vogue après les deux premiers Famille Adams et futur réalisateur de Men in Black I & II et Wild Wild West (no comment). On peut alors mieux comprendre pourquoi ce film manque de personnalité, ce qui l’handicape fortement ; n’est pas Tarantino qui veut !

Pourtant, l’ensemble passe comme une lettre à la poste. L’humour omniprésent et le plaisir communicatif qu’on les acteurs de jouer, le tout servi par une réalisation certes impersonnelle mais rythmée, font de Get Shorty un divertissement qui a de la classe. Et ça, c’est déjà pas mal à l’heure actuelle…

Note : ***

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