vendredi 8 août 2008

L'arc (Hwal)

Kim Ki-Duk, cinéaste acclamé par bon nombre de cinéphiles, signe avec L’arc une œuvre singulière, emprunte de poésie et de philosophie. Une réflexion sur l’amour et la solitude, le tout dans un film à l’esthétisme plus que travaillé. Ca, c’est la version officielle. La vérité, c’est que si le film possède en effet une poésie et un esthétisme travaillés, le film semble bien creux.

Réalisateur prolifique (11 films en dix ans), Kim Ki-Duk fait partie de ces cinéastes à part, ceux pour qui le cinéma est bien plus qu’un divertissement : c’est un mode d’expression. Tel un peintre, Ki-Duk joue sur les couleurs et la lumière pour donner aux scènes une dimension toute particulière, une atmosphère indéfinissable que l’on ne peut que ressentir. Il y a quelque chose de malsain et pourtant de terriblement émouvant dans cette relation entre le vieil homme et la jeune fille. Pour ces qualités, le cinéaste est grandement applaudi, et il le mérite. Mais reste qu’au niveau du scénario, ses films ne sont pas toujours brillants.

Le cinéaste reprend quelques-uns des thèmes qui lui sont chers, tels la solitude ou l’amour conflictuel, et les teinte d’une poésie de tous les instants, même dans les brefs excès de violence ou dans les moments de tensions, comme ceux où le vieil homme prédit l’avenir des pêcheurs en tirant sur la jeune fille en balançoire. Mais à force, nous aussi on s’en balance. Comme souvent chez Ki-Duk, l’émotion prime mais ce n’est jamais hélas que la même engaine qui revient : un amour impossible, une jeune fille superbe que tout le monde convoite mais qui est inaccessible… Mêmes idées que dans L’île, toujours avec le même ennui qui pointe à l’horizon. Ce n’est pas méchant, mais soit on adhère pleinement à la lenteur du récit (où le mutisme n’arrange d’ailleurs rien) soit on décroche au bout de 10 minutes. Dans mon cas, j’ai beau me forcer, je n’y arrive pas.

L’arc regorge pourtant de qualités, il est vrai, mais l’extrême lenteur du récit et les refoulements sexuels de Ki-Duk (comme cette scène où la jeune fille se tape un orgasme imaginaire avec une flèche entre les jambes) en font une œuvre qui ne laisse pas indifférent, c’est vrai, mais uniquement par sa beauté visuelle. Pour le reste, on repassera.

Note : *

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