vendredi 17 août 2007

Les aventures de Rabbi Jacob


Peut-on vraiment tout critiquer ? Par définition, oui, mais dans le monde du septième art, il existe quelques films qui, malgré un nombre incroyable de défauts, restent des moments d’extase, des petites pépies brutes que l’on ne peut s’empêcher d’aimer. Les aventures de Rabbi Jacob, par exemple, fait partie de cette catégorie de films.

Soyons francs, le film n’a vraiment rien d’extraordinaire. Réalisation banale, comédiens drôles mais pas inouïs, scénario creux, pseudo message de paix… En gros, même pas de quoi allumer sa télé un dimanche soir. Néanmoins, il suffit parfois d’un petit quelque chose pour faire d’un film très moyen un métrage regardable, que dis-je, appréciable.

En l’occurrence, ce quelque chose répond au nom de monsieur Louis de Funès, qui n’ayons pas peur de l’affirmer haut et fort reste le plus grand acteur comique français de tous les temps aux côtés de Fernandel et Bourvil. Ce n’est pas tant sa performance qui impressionne, car il exploite simplement ses acquis (mimiques, personnage de Français un peu moyen et caractériel), mais c’est surtout cette capacité incroyable de tirer à lui seul un film entier. D’autant plus grand encore st son mérite qu’à l’époque, il a déjà des problèmes cardiaques, ce qui ne l’empêche pas d’exécuter lui-même la célèbre danse juive, et ce en plusieurs prises ! Une telle passion, une telle vie ne peut laisser indifférent, c’est certain.

Pour le reste, on décline. Le scénario contient sa dose d’humour, tant dans les scènes (l’usine à chewing-gum) que dans les répliques mais hélas se donne de faux airs de film politique, ou philanthropique au choix, à l’instar de cette image d’un Juif et d’un Arabe se serrant une poignée de main désignée comme fraternelle…

Gérard Oury était certainement un pro dans la manière de faire des films qui plairont au public, mais il ne faisait certainement pas dans le sophistiqué. Ici encore, sa mise en scène est très classique, pour ne pas dire académique, même s’il tente plus d’une fois de nous en mettre plein la vue. Heureusement, ses caricatures de la police ou du peuple juif n’ont rien de méchant, et le film reste de bout en bout dans l’esprit bon enfant.

Un film que tout le monde doit avoir vu, puisqu’on n’hésite pas à nous le servir en moyenne deux fois par an. Et le pire, c’est qu’on le regarde à chaque fois. Ce ne sera jamais un chef-d’œuvre, mais c’est un incontournable. Pas plus mal.

Note : ***

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