lundi 24 juillet 2006

Viens chez moi, j'habite chez une copine


Il est des comédies qui, à leur sortie, connaissent un succès populaire incroyable mais qui, l’âge aidant, ne vieillissent pas si bien que ça. Tel est le cas de Viens chez moi, j’habite chez une copine, comédie de Patrice Leconte qui, il faut l’avouer, paraît désuète de nos jours.

Le plus gros problème sans doute réside dans la conception même du film. Un bon film est celui qui est écrit AVANT le choix des acteurs. L’ennui ici, c’est que l’on sent le film écrit pour (et par) Michel Blanc, avec son opposé comme partenaire : Bernard Giraudeau. Le coup du tandem improbable, on l’a vu mille fois, avec ses modèles du genre (Gérard Depardieu et Pierre Richard chez Veber, Michel Blanc et Gérard Lanvin dans Marche à l’ombre). Ici, il est vrai qu’il fonctionne assez bien, mais il n’est pas aussi marquant que les précités.

Puis, soyons honnêtes, Patrice Leconte n’est pas spécialement le roi des comédies. Il sait choisir ses collaborateurs, il sait les filmer convenablement, point barre. On ne lui en veut pas, ce n’es pas tout le monde qui a eu son flair pour le Splendid par exemple. Mais ses films traversent aussi difficilement les époques, le problème étant lié à un besoin viscéral de coller à la réalité de l’époque. Du coup, 20 ans après, ce n’est plus la même chose, exemple flagrant avec la b.o. signée Renaud, devenue culte il est vrai mais que l’on sent bien d’une autre génération…

Mais heureusement, Michel Blanc est là, avec sa gueule de loser, sa manière unique d’emmerder son monde. Plus d’une fois on se dit que le genre de situation qu’il provoque, on les a connues avec un son meilleur ami aussi. Son personnage de perdant opportuniste est le seul à ne pas changer à rester d’actualité car, au fond, on est tous un peu pareil. Ce n’est pas une analyse freudienne mais Blanc a réussi à cerner le type même du gars moyen.

Les gags s’enchaînent donc, un peu inégaux, mais drôles car sans arrière-pensées. Ce n’est pas Viens chez moi, j’habite chez une copine qui a révolutionné le genre c’est vrai, mais de temps à autre, ça fais bougrement du bien de rire sans réfléchir.

Note : **

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