samedi 8 juillet 2006

Dikkenek


De l’humour belge corsé mais stéréotypé que ce Dikkenek.

Dikkenek, c’est un peu le rejeton du cinéma belge, le film qui a été conçu dans l’esprit de C’est arrivé près de chez vous et son ton corrosif. Acteurs déjantés, situations incroyables et surtout dialogues à peine dit aussitôt cultes sont les ingrédients de base de ce genre de comédie qui ne plaira pas à tout le monde. Oui mais la comparaison s’arrête seulement dans la théorie, et c’est là que le bât blesse.

Oui mais voilà, à trop vouloir copier tontons Belvaux et Poelvoorde, Olivier Van Hoofstadt en fait un peu trop et transforme son film en une simple enfilade de sketchs où priment les dialogues « trop démentiels », du genre : (Marion Cotillard, expliquant les dangers de la route à une enfant avec une énorme cicatrice au visage) « Si aujourd’hui tu ressembles plus à Albator qu’à Candy, c’est parce que ta mère n’est qu’une tutte ! ». Politiquement incorrect donc jouissif, mais hélas à la portée limitée (par des belgicismes ou même néologismes…) et parfois dans les limites de la tolérance.

Il y aussi cette volonté de vouloir choquer gratuitement, comme ce règlement de compte à peine dissimulée avec l’IAD (école de cinéma belge) dont Van Hoofstadt fait passer les étudiants (âgés) pour des ringards limite débiles. Le pire reste peut-être le stéréotype du Belge moyen, parlant avec un accent immonde, ne buvant que de la bière, insultant à tout va et limite un obsédé sexuel. Si la plupart des Belges auront assez de recul pour se moquer d’eux-mêmes, il faut se dire que ce ne sera pas le cas de tout le monde, pire encore que le film sera perçu plus comme une moquerie qu’une comédie en France par exemple.

Sans compter qu’il n’y rien de bien original dans ce film, que ce soit le scénario ou les acteurs. On offre tout à François Damiens, vedette du petit écran belge et qui mérite qu’on s’attarde sur lui il est vrai. Mais Marion Cotillard semble perdue, Jean-Luc Crouchard copie pleinement le style Poelvoorde, Dominique Pinon est finalement peu présent… reste Florence Foresti qui tire encore bien son épingle du jeu, réussissant à imposer son style à travers son personnage.

Une comédie à voir entre potes, peut-être en dvd dans le salon, une pinte à la main et une fricadelle dans l’autre, histoire de se sentir pleinement belge et de se marrer des bouffonneries parfois extrêmes des autres clampins. A éviter quand on veut voir un bon film, à matter quand on veut se marrer sans chercher à s’e souvenir le lendemain.

Note : **

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