samedi 29 juillet 2006

This is Spinal Tap


Dans l’univers des documentaires, les groupes musicaux ont une place à part. The last waltz de Martin Scorsese, Woodstock (dont le même Martin Scorsese assura le montage)… Il y a pourtant dans cet univers musical un film à part, qui a inversé les tendances : Spinal Tap.

Pourquoi inverser les tendances ? Tout simplement parce que le groupe s’est formé APRES le film, et non pas avant. En effet, Spinal Tap n’est pas un « rockumentaire » mais bien un « documenteur ». Le groupe, fictif, a été formé pour le besoin du film, et a poussé le vice jusqu’à signer la b.o. Vu le succès du film, l’équipe fut obligée de reformer le faux groupe pour enregistrer un vrai album… Heureusement que tous les comédiens étaient de véritables musiciens !

Enfin, menteur, façon de parler, puisque nombre d’éléments du film sont inspirés de faits réels : le musicien étouffé dans son vomi, c’est arrivé au chanteur d’AC/DC ; le batteur qui explose en plein solo, c’est arrivé aux Scorpions ; le guitariste blond qui succombe à l’influence de sa copine… c’est arrivé aux Status Quo ; la scène introuvable dans le labyrinthe des couloirs… c’est arrivé aux Led Zeppelin ! Etc.

Il est quand même étonnant de voir ces comédiens amateurs s’en sortir aussi bien. Pour des gens qui n’ont pas spécialement d’expérience cinématographique, il s’e sortent très bien, mais peut-être est-ce dû au fait qu’ils ont écrit le scénario avec le réalisateur Rob Reiner.

En effet, il s’agit ici du premier film de Rob Reiner, futur réalisateur de Quand Harry rencontre Sally, qui prouve qu’il possède plus qu’un don pour la comédie. Arrosé de vitriol, son scénario n’en contient pas moins une certaine tendresse envers le rock, envers ce groupe sur le déclin ou, plutôt, décliné depuis longtemps au passé… Si son style faux documentaire ne fait pas long feu (avec des gens comme Patrick MacNee (ex-star de Chapeau melon et bottes de cuir) comme producteur musical, difficile d’y croire), l’ensemble reste cohérent, parodie clairement affichée mais sans être méchante.
D’un point de vue musical, le film n’est pas triste, les différents morceaux s’inspirant précisément des groupes que le film parodie : Led Zep’, AC/DC, Scorpions… Ce ne sont que des copies mais bigrement réussies, séparant chaque scène comme s’il s’agissaient de sketches.

Une œuvre fraîche et amusante, où l’on ri de bon cœur tout en s’en mettant plein les oreilles. Ca se veut de l’esprit Monty Python, s’en est pas très loin. Rob Reiner, roi de la comédie ? Absolument.

Note : ****

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