samedi 29 juillet 2006

Cars

Au royaume l’animation 3D, deux studios sont rois : Dreamworks avec son armée de Shrek, Gang de requins et Madagascar, et Pixar, leader et précurseur avec Toy Story, auquel ont suivi des films comme 1001 pattes, Monstres & Cie et autres Monde de Némo et Indestructibles. Genre tout autant prisé par les adultes que par les enfants, l’animation 3D est aussi le milieu où les innovations sont les plus flagrantes. Tel est le cas de Cars qui, l’air de rien, constitue une bombe technique !

Réalisé par John Lasseter, présent depuis le début des studios et ayant à chaque fois participé aux films sortis, Cars donne rapidement le ton : le film est un vent de fraîcheur comme on aimerait en avoir bien souvent. La réalisation est impeccable : Lasseter réussit en effet à donner à son film des effets saisissants, comme lors des courses sur le circuit : c’est simple, on a l’impression d’assister à une vraie course ! Mais le plus beau reste à venir : le ray tracing. Qu’est-ce ? Il s’agit d’une technique permettant aux voitures de refléter leur environnement de manière réaliste, ce qui implique que la voiture devient une vraie voiture ! Un travail qui paraît insignifiant mais qui s’avère colossal, la complexité des calculs étant impressionnante. De ce point de vue, Cars laisse loin dans le rétro ses opposants : sa réalisation est irréprochable.

Hélas, on ne peut pas en dire autant de son scénario. Si on en arrivait à s’éloigner du gnan-gnan avec Les Indestructibles, on retombe dedans à vitesse grand V ici. D’une banalité sans nom, le scénario ne possède rien de bien original, pire il en est rapidement réduit à quelques situations cocasses, tout au plus. A peine 3 ou 4 répliques qui font mouches, et encore trop subtiles pour les enfants, lesquels seront vite blasés des gags à répétitions. Pire encore, on échappe plus cette fois au manichéisme et au côté moralisateur de Disney ; on croyait Pixar libéré de son emprise, que nenni. Y a le méchant vraiment méchant, l’antipathique finalement gentil, le héros qui va prendre conscience des valeurs comme l’amitié, l’amour… Ca sent la guimauve à plein nez, et cela ne s’arrête jamais. On apprend que c’est pas bien de tricher pour gagner, que l’important n’est pas de gagner mais de participer, que les amis comptent plus que tout… Pitié. Et cela en devient à ce point agaçant que le film perd de sa saveur. On en finit par oublier la beauté visuelle du film pour n’en retenir que sa morale à deux balles et la tentative de glisser un message métaphorique : la civilisation détruit plus qu’elle n’aide. Paradoxal pour un genre qui a supplanté la 2D…

Un film qui mitige donc, aussi beau que vide. En espérant que Pixar se ressaisisse rapidement, car leur potentiel est loin d’être pleinement exploité…

Note : **

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