lundi 24 juillet 2006

13 tzameti


/!\ ATTENTION CRITIQUE SPOILER /!\

13 Tzameti fut annoncé comme une bombe : lauréat du Grand Prix du Jury dans la section Films de fiction à Sundance, Lion du futur à la Mostra de Venise, sitôt sorti et déjà racheté par Brad Pitt pour en faire un remake, bref la légende qui s’est formée autour de la réussite du film a été un fameux coup de pub. Si bien que l’on a envie de découvrir ce fameux chef-d’œuvre le plus tôt possible. Dès lors, quelque chose m’échappe : ou bien je suis passé à côté de quelque chose, ou bien mes goûts cinématographiques ne sont plus ce qu’ils étaient !

Saluons quand même les points positifs, à savoir la réalisation, la photo et l’idée principale.

Il serait malhonnête de dire que Gela Babluani a mal réalisé son film. C’est même le contraire : sa réalisation est, en elle-même, une jolie réussite. Ayant réussi à instaurer un climat inquiétant, froid comme la mort, l’auteur parvient à faire monter calmement l’angoisse, le stress de ce qui va arriver, jusqu’au point de non-retour, l’arrivée au château, et la découverte du jeu macabre qui s’y livre. Et si la direction d’acteur n’est pas toujours des meilleures, il faut dire que le choix des comédiens est plus que judicieux, la plupart ayant de vais « gueules » comme on dit, des visages qu’on oublie pas de sitôt.

Le noir et blanc qui illustre ce film est également un très bon choix, accentuant encore un peu plus cette idée de mort qui plane tout au long du film. Contrasté, il garde quand même les traces du film à petit budget, ce qui n’enlève rien à son charme.

L’idée même du jeu sadique est elle aussi une réussite : poussant le sadisme de plus en plus loin, cette idée de roulette russe à plusieurs est d’une intensité sans nom surtout lorsque le moment fatidique est là, à portée de milliseconde. Mais attention tout de même à l’interprétation.

Car au final, à force d’assiste à ce jeu malsain, on finit par y prendre plaisir, par attendre impatiemment de savoir qui sera l’adversaire final du héros (car il ne peut évidemment pas mourir…). Du coup, de simple spectateur on devient voyeur, proche de ceux des émissions de téléréalités, et la distanciation nécessaire pour apprécier le film se perd.

Quant au plus gros problème du film, ses longueurs, il réside dans une solution toute simple : 13 Tzameti ne devait être à la base qu’un moyen métrage de 40 minutes. Et cela se sent, cela se sent terriblement. La mise en place de l’histoire profile déjà 30 minutes sur les 90 au total. Quant au final, prévisible, il tire tout autant en longueur. Cela devient tellement agaçant qu’on ne prête même plus attention au comédien principal, frère du réalisateur et acteur bien loin d’être convaincant…

Un film qui marque les esprits, c’est vrai, mais peut-être pas de la manière qu’on le voudrait ; tandis que certains vont crier au génie, d’autres vont découvrir une arnaque sans nom. En moyen métrage, le film aurait été une bombe ; en long métrage, il s’agit d’un pétard mouillé.

Note : **

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