dimanche 29 juillet 2007

Les lois de l'attraction (The Rules of Attraction)


A la base, un écrivain décrié : Bret Easton Ellis. Il faut dire que ce charmant personnage n’hésite pas à égratigner dans ses livres une jeunesse BCBG totalement dépravée. Son plus gros succès ciné : American Psycho où Christian Bale incarnait un Patrick Bateman (le frère de Sean dans Les lois de l’attraction) taré dont le seul plaisir n’était pas de claquer son fric mais de tuer dans la joie et l’allégresse. Et voilà que Roger Avary, ex-meilleur pote de Tarantino décide d’adapter un roman de cet écrivain complètement allumé. 15 ans qu’il aura fallu pour arriver à bout de l’adaptation. Finalement, le film se monte, le réalisateur se prend la tête avec le casting (Bret Easton Ellis refuse un caméo, Christian Bale aussi et Christina Ricci décline le rôle qu’on lui propose) et opte finalement pour des jeunes têtes d’affiches pour la plupart issues de la télé (James Van Der Beek) avec sur le côté quelques acteurs confirmés (Clifton Collins Jr, Eric Stoltz et Faye Dunaway), ce qui n’empêche pas le film d’avoir le budget réduit au minimum. Avary monte même son film non pas à l’ancienne mais sur le logiciel Final Cut Pro, pour réduire les dépenses, c’est vous dire.

Côté histoire, c’est l’éclate : une jeunesse toxicomane, où le sexe avec n’importe qui est noyé dans l’alcool, le tout en rentrant tout souriant le week-end chez papa et maman. La décadence d’une tranche de la société, soi-disant celle du futur, assez terrifiant non ? D’autant qu’Avary annonce d’office qu’il ne sauvera aucun de ses personnages : l’ingénue dépucelée car saoule morte, l’homo qu’on dévisage et qui ne trouve personne et le playboy qui ne se souvient pas d’une relation sexuelle en étant à jeun. Et pendant près de deux heures nous allons suivre leurs (més)aventures, entre un dealer complètement fondu et une furieuse envie de sexe planant dans les couloirs du bahut, rien de bien florichon. Même le prof se fait faire une fellation par son étudiante si craquante. Rien ni personne n’est décidemment épargné dans ce film.

Avary abandonne aussi (et c’est tant mieux !) son côté « bad trip » qu’il avait dans Killing Zoé pour une mise en scène plus libre, avec split-screen, accélérés, ralentis, effets en tous genres (la scène d’intro est un chouette moment de marche arrière) bref quelque chose qui colle plus à un esprit d’jeuns que vraiment stylisé comme l’était American Psycho.

On regrette juste quelques longueurs, une redite de certains effets qui finit par lasser et plusieurs personnages un peu trop délaissés alors qu’ils méritaient qu’on s’y attarde un peu plus (mais vu le récit, c’est pas faute d’avoir essayé). Autrement le scénario tient la route et les comédiens sont tous au diapason, pleinement dans… leurs personnages.
Trash, jeune, dynamique à 90%, Les lois de l’attraction est du politiquement incorrect comme on aime en voir. Il manque juste un je ne sais quoi, un petit plus qui ferait du film un chef-d’œuvre. En dépit, un sacré moment qui en remuera plus d’un.

Note : ***

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