mardi 10 juillet 2007

La science des rêves (The Science of Sleep)


Ah on l’attendait le retour de Gondry ! Oui mais l’ennui, c’est que cette fois, il ne travaille plus avec Kauffman mais bel et bien seul. Et c’est dommage lorsque l’on regard le résultat de La science des rêves.

Pourtant à la base, Gondry promet de belles choses : une nouvelle exploration de son imaginaire débordant, une histoire d’amour compliquée, un joli casting, avec même la possibilité que l’air français lui donne de nouvelles forces…

Au niveau de l’inventivité, là oui rien à redire, Gondry est fidèle à lui-même. Il n’est pas commun de voir un film où règnent les bricolages en cartons-pâtes ! Mais c’est ça l’univers Gondry, celui des mains géantes, des lacs en pente, des télévisions cérébrales qui proposent de découvrir le monde comme une émission de variété (à noter que la vraie télévision est elle attaquée en plein vers le milieu du film). On retiendra l’eau remplacée par du plastique, les dossiers géants ou encore le cheval mécanique…

Les acteurs sont eux aussi formidables. Gael Garcia Bernal n’hésite pas à parler trois langues, ou encore à payer de sa personne ; Charlotte Gainsbourg en artiste frustrée n’a d’égal qu’une Emma de Caunes garce à souhait, ou une Miou-Miou en mère absente. La palme revient pourtant à Alain Chabat, assez fidèle à lui-même, mais dont le pince sans rire et le sarcasme permanents offre un meilleur ami comme on aimerait pas en avoir, et puis finalement si. Véritable phénomène à lui tout seul, il rend un peu plus drôle cette histoire assez monotone…

Car oui, voilà le gros défaut du film : son scénario. N’est pas Kauffman qui veut, et certainement pas Gondry : exit donc le charme dérangé (et dérangeant) d’Eternal sunshine of the spotless mind, le troisième film du cinéaste n’est somme toute qu’une histoire d’amour bancale, incroyable sur papier mais finalement plate sur l’écran. On aimerait adhérer, mais tout cela sent le déjà vu, le déjà vécu, et c’est une idée que l’on ne pardonne pas à un artiste comme Michel Gondry. C’est dur je sais, mais c’est comme ça.

A noter enfin, comme toujours, une splendide b.o. qui parcourt le film et lui donne un peu son côté magique, enfantin qui fait son charme indéniable.

Un film bien foutu il est vrai, visuellement réussi dans le côté innocence de l’enfance, mais dont on ne parvient pas à accrocher pleinement à l’histoire. L’essai était beau, mais seulement à moitié concluant. Vivement la reformation du duo Gondry/Kauffman, histoire d’assister à un nouveau chef-d’œuvre poétique et unique.

Note : **

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