jeudi 19 juillet 2007

Kill Bill - vol. II


Après le succès colossal de Kill Bill – vol. I, inutile de dire à quel point on attendait la suite. Allait-on avoir quelque chose de plus jouissif, de plus virtuose et violent encore que le premier volet de ce diptyque ? Eh bien oui et non.

Entre le volume I et le volume II, c’est vraiment le jour et la nuit : autant le I était peu dialogué, vif, stylisé et affichant des dizaines de morts au compteur (41 visibles, 93 en version officielle), autant le II est lent, bavard, épuré et avec en tout et pour tout 3 morts dont un seul est attribué à The Bride. Le choc est rude : passer d’un film délirant à une œuvre sérieuse de manière si brutale, il faut savoir s’accrocher. Et c’est là que le film perd de sa force.

Kill Bill II est en effet bien trop bavard pour réellement nous fasciner. On retrouve bien sûr des dialogues dignes de Tarantino (la comparaison entre Superman et les autres superhéros) et une tonne de références glissées dans le scénario (La prisonnière du désert, La route de Salina, Matrix, Lucio Fulci, Sergio Leone, Bruce Lee et la série Kung Fu entre autres) mais on ne peut s’empêcher de décrocher, à un moment ou à un autre, de séances de bavardages intempestives. Bon sang, on est là pour du combat, du sang et de la bidoche ! Mais même si le combat entre Elle Driver et The Bride est remarquable de violence pure (opposée au combat esthétique de O-Ren Ishii et The Bride dans le précédent opus), on ne peut que regretter de ne pas profiter plus de ce combat, car le final entre The Bride et Bill, que l’on attendait comme un sommet du genre (et originellement, il l’était, Tarantino ayant prévu un combat de sabre sur la plage sous la pleine lune, The Bride étant revêtue de sa robe de mariée, avant qu’Harvey Weinstein insiste pour que le cinéaste coupe cette scène) n’est finalement qu’une petite escarmouche bâclée en deux temps trois mouvements.

Et c’est dommage, car si Tarantino joue moins avec sa caméra que dans le premier film, il n’en demeure pas moins un brillant technicien : parvenant à nous faire stresser comme The Bride lors de l’inhumation vivante, il se pose la plupart du temps pour simplement laisser jouer ses acteurs, comme dans Reservoir Dogs ou Jackie Brown, fasciné qu’il est par sa muse Uma Thurman mais aussi par David Carradine, remplaçant Warren Beatty initialement prévu, et Daryl Hannah, qui effectue un grand retour au cinéma et vampirise l’écran dès qu’il y apparaît. Un casting ponctué par un Gordon Liu qui s’éclate visiblement à parodier le stéréotype du maître en arts martiaux des films de kung fu…

Une conclusion en dessous du premier film donc, Tarantino se souciant trop de prouver qu’il sait être sérieux dans un genre qui demandait surtout, comme Kill Bill – vol. I, un refus de crédibilité et une autodérision constante. Bavard et un peu trop lent, Kill Bill – vol. II n’en reste pas moins un bon film, mais pas le chef-d’œuvre que l’on était en droit d’attendre.

Note : ***

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