vendredi 15 juin 2007

Pirates des Caraïbes : le secret du coffre maudit (Pirates of Caribbean : Dead Man's Chest)


Parfois, les suites sont meilleures que les originaux, du moins plus sombres et adultes et parfois c’est la déception. Pirates des Caraïbes 2 appartient à cette dernière catégorie.

Ce n’est pas à cause de la technique, qui est proprement réussie vu son budget (200 millions de dollars). Cette fois encore, on en a plein la vue avec les décors, les costumes et, surtout, les effets spéciaux signés à nouveau ILM. C’est probablement ceux-ci qui donnent de l’intérêt au film d’ailleurs, tant chaque apparition de Davy Jones et son équipage ou attaque du Kraken est moment mémorable. C’est précisément le personnage de Davy Jones qui fascine le plus, étant le plus élaboré : le voir jouer de l’orgue avec ses tentacules, cracher sa fumée par une ventouse ou voir les tentacules bouger quand il ronfle, on est bien dans la magie du cinéma !

Pour le reste, ça foire. Pas méchamment, mais quand même. D’une part les acteurs, où Bloom et Knightley sont corrects mais n’impressionnent guère, où Jonathan Pryce est encore plus rare que dans le premier épisode, où Bill Nighy parvient lui à créer un personnage consistant mais surtout où Johnny Depp, héros du premier volet et, disons-le franchement, source de notre intérêt pour cette suite, exploite le filon du pirate comique mis semble plus cabotiner qu’auparavant. Si dans le premier Pirates des Caraïbes il dosait avec justesse, il semble se laisser aller totalement ici. Il reste bon (quel acteur quand même…) mais abandonne son côté rebelle qu’il avait comme pour répondre aux exigences Disney, où l’humour facile semble se faire plus facilement sentir que dans le premier film. Remarquez qu’à voir la scène finale de Sparrow, le ridicule ne tue pas…

La réalisation de Verbinski semble aussi plus molle qu’avant, comme si cette fois la pression était encore plus grande qu’avant, alors que cela devrait être l’inverse. Il n’est certes pas aidé par des scénaristes qui n’ont rien compris, mais son film manque de souffle, prend trop de temps à se mettre en place et n’évite pas les séquences spéciale déconne, comme celle des cannibales, finalement sans intérêt pour le reste du film.

Les scénaristes n’ont en effet rien compris au succès du premier film, et pensent paraître intelligents en insérant quelques références maritimes, comme le Kraken ou le Hollandais volant. Si le Hollandais volant est bien issu des Caraïbes, ce n’est pas vraiment le cas du Kraken qui, pour rappel, vivait dans les eaux glacées de Scandinavie ! Quant au final, certes surprenant, je suis curieux de voir comment ils vont l’expliquer…

Une suite moins séduisante que l’original donc, où le rythme effréné s’est calmé, où les comédiens cabotinent plus et où les effets spéciaux, les décors et les costumes sont devenus les vrais intérêts ; trop léger pour convaincre réellement.

Note : **

0 Comments: