vendredi 15 juin 2007

Pirates des Caraïbes : la malédiction du Black Pearl (Pirates of Caribean : the curse of the Black Pearl)


Le film de pirates est un genre très difficile : rares sont les vrais succès, et encore plus les vraies réussites. Et si Pirates des Caraïbes : la malédiction du Black Pearl n’est pas un chef-d’œuvre, il n’en démérite pas moins son succès colossal !

Gore Verbinski, cinéaste touche-à-tout (La souris, Le Mexicain et Le cercle) n’a pas hésité à relever le défi de Bruckheimer, producteur de plus d’un nanar mais roi de l’esbroufe visuelle. Pour ce faire, il réunit des acteurs au top de leur popularités (Johnny Depp, Geoffrey Rush et les nouvelles stars Orlando Bloom et Keira Knightley) et une équipe technique rodée (Hans Zimmer à la musique, ILM aux effets spéciaux…).

Tout d’abord, et avant tout, les acteurs. Si on regrettera la trop courte apparition de Jonathan Pryce, si on émettra quelques réserves sur le jeu de Bloom et Knightley (encore qu’ils soient moins mauvais qu’on ne le prétend), c’est bel et bien Geoffrey Rush et Johnny Depp qui mrquent les esprits. Si l’un joue les capitaines morts-vivants avec un cynisme (voir un sadisme) à toute épreuve, Depp parvient quant à lui à hisser le film au sommet avec son interprétation. Comme tout le monde le sait, sa composition mélange excentrisme (Keith Richards) à cartoon (Pépé le putois… eh oui) mais il parvient à doser le tout de manière presque improbable. Du coup, chaque scène où il intervient est un véritable régal, créant un personnage haut en couleur, autant pirate, charmeur que menteur et plaisantin.

Le film est un blockbuster, et on le sent à plein nez. Les décors sont gigantesques et sublimes, les costumes incroyables, les reconstituions impressionnent… On en vient à regretter le manque de fond de l’histoire. Néanmoins, le film frappe encore plus fort avec ses effet spéciaux : signés ILM, la référence incontournable en la matière, la transformation des pirates en zombies avec les clairs de lune est tout simplement bluffante. Si on sent qu’elle ne vieillira pas au mieux, la prouesse technique reste impressionnante et mérite le déplacement.

Hélas, le film n’est pas exempt de tous reproches : le scénario, par exemple, este son plus gros point faible. Récit qui aurait gagné à ne faire qu’1h40 au lieu de 2h15, il y a de nombreux instants inutiles mais surtout barbants. Et puis au final, on a l’impression de tourner en rond, de revoir les même scènes encore et encore, à quelques différences près. De même pour le final qui, l’air de rien, tire en longueur. Dommage, car tout le film pâtit de cette faille, alors que l’ensemble possédait un rythme agréable dans la première demi-heure.

Le film n’a pourtant pas mérité toutes les attaques et reproches qu’on lui a fait. Certes il n’est pas parfait, mais il possède assez de qualité pour en séduire plus d’un, et qui plus est à le mérite d’avoir remis le cinéma d’aventure, comme à son époque l’avait fait Indiana Jones, au goût du jour. Rien que pour ça, je dis respect.

Note : ***

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