mardi 30 juin 2009

Fiancées en folie (Seven Chances)


Ca commence comme un Keaton habituel : un amour impossible à avouer, et puis un événement extraordinaire et une suite de malentendus qui vont amener Buster à doubler d’ingéniosité pour s’en sortir indemne.

Entre-temps le rythme va aller crescendo, de la mise en place relativement lente vers la comédie légère (les échecs des demandes en mariage de Jimmie) avant de terminer, dans un dernier tiers à couper le souffle, en un hommage au cinéma muet par excellence et au burlesque le plus pur qui soit : le film poursuite. C’est d’ailleurs dans cette dernière partie qu’aura lieu l’une des séquences les plus impressionnantes de la filmographie de Keaton : un Jimmie poursuivit par des rochers qu’il sera, un moment donné, obligé d’éviter (imaginez la performance, puisque ces rochers même faux pesaient lourd et que Keaton devait les éviter en improvisation, leur chute étant impossible à prévoir). Béni soit celui qui inventa les projections test qui forcèrent Keaton a rallonger cette scène !

Bourré d’idées (l’intro est un modèle du genre), mené à un rythme soutenu et dans un esprit bon enfant permanent (quoiqu’en dise les détracteurs qui estiment le film raciste (le traitement des personnages noirs) et misogyne (les femmes ne se marient que pour l’argent)), Les fiancées en folie est un grand Keaton, emblématique de sa conception de la mise en scène (travellings, plans d’ensemble) et véritable catharsis personnelle (Keaton à l’époque ne supportait plus les femmes de sa belle-famille), et surtout un grand film burlesque dans la grande tradition du genre. Rien que cela devrait convaincre ceux qui aiment le cinéma (ou prétendent l’aimer) de découvrir ce monument d’humour à l’ancienne !

Note : ****

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