jeudi 25 juin 2009

The Aviator


Connaissez-vous Howard Hughes ? Non ? Un tort : derrière ce nom se cache en réalité un milliardaire à la vie incroyable : producteur de cinéma, figure majeure de l’aéronautique américaine, Dom Juan du tout Hollywood (Cyd Charisse, Joan Crawford, Bette Davis, Billie Dove, Olivia de Havilland, Joan Fontaine, Ava Gardner, Jean Harlow, Rita Hayworth, Katharine Hepburn, Janet Leigh, Terry Moore, Jean Peters, Jane Russell, Elizabeth Taylor, Faith Domergue, Gene Tierney et Lana Turner, excusez du peu !) qui a fini sa vie en véritable dérangé mental, obsédé par des TOC et totalement reclus de la société.

Un personnage bigger than life donc ; comment Hollywood pouvait-elle ne pas en parler ? A titre personnel, je trouve déjà cela assez amusant de voir comment l’industrie qui l’a rejeté en son temps en fait aujourd’hui un sujet de (très) long métrage…

Et attention, pour la peine un casting prodigieux : Martin Scorsese à la réalisation, Leonardo DiCaprio à la tête d’affiche et une pléiade de stars en seconds rôles (John C. Reilly, Cate Blanchett, Kate Beckinsale, Alec Baldwin, Ian Holm mais aussi les inutiles Jude Law et Willem Dafoe largement sous-exploités).

Alors bien sûr, Scorsese connaît son boulot : la réalisation est soignée, virtuose même, laissant libre cours au jeu intense et maîtrisé de DiCaprio qui trouve un rôle à la mesure de son talent. Mais il y a un mais.

Ce n’est pas parce qu’on a un personnage bigger than life, une réalisation propre et un casting 5 étoiles que le film sera bon. Ici par exemple, il y a de toute évidence un problème de durée, bien trop longue (2h45 !) surtout que plusieurs scènes auraient pu être coupées ou au minimum raccourcie : 2h à 2h20 max aurait été bien mieux à mes yeux. Mais le pire pour moi n’est pas là : The Aviator, c’est du divertissement réussi, mais sans âme. Un comble : un artiste aussi doué que Scorsese s’effaçant totalement dans cette grosse production, il y a quelque chose qui me dérange. A croire presque que le réalisateur est définitivement plus à l’aise dans des films plus modestes, plus intimistes que dans ce genre de fresque.

Et c’est ce manque d’âme qui me fait ce soir être si dur avec ce film : un film de Scorsese où l’on ne sent pas la patte du cinéaste, ce serait comme la Joconde sans sourire. Un cruel manque de génie.

Note : **

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