jeudi 24 décembre 2009

The Limits of Control


Qu'on se comprenne : c'est vraiment pas un film pour amateurs, mieux vaut connaître un peu le Jarmusch avant de s'y frotter.

On est dans du radical ici, Jarmusch n’y va plus avec le dos de la cuillère. L’influence d’Antonioni est plus que jamais évidente, tant au point de vue esthétique (esthétique du vide, autrement dit le personnage devant un fond uni ou presque) que narratif (il ne se passe RIEN dans le film).

On a beaucoup parlé du casting. Le casting. Un casting 5 étoiles qui défile à raison de 5 minutes par personne ! L’acteur ou l’actrice arrive, fait trois petits tours et puis s’en va. Difficile de réellement les juger sur une performance aussi courte, mais l’essentiel de la troupe se montre assez sympa, de l’énigmatique Tilda Swinton au vieux John Hurt.

Les scènes se répètent, et c'est très clairement voulu. Le film fonctionne sur le mode cyclique, on part d’un point, on fait quelques scènes, et on revient à ce même point (seul l’endroit change, et encore). Ca parle cinéma, musique, science, art, bohémiens. Jarmusch réflechit sur son propre art, d’abord, sur l’Art en général, ensuite. Ca se termine dans un meurtre dont on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants, ou presque. Chacun son interprétation le moment venu. Moi j’y vois un appel au refus du conformisme, un rejet de la tradition, du convenu, du classique, du standard. Du pur cinéma moderne.

Les limites du titre, ce sont celles du contrôle de soi ; celle du héros, qui pratique le zen et les arts martiaux ; celles du méchant (sur le monde ?) ; celles du spectateur devant ce film. Ce n'est pas du léger, et il aura beaucoup de détracteurs, tant Jarmusch va loin cette fois dans l'inaction.

Personnellement, j'aime les films qui me laissent positivement perplexe, qui me force à réfléchir pour en comprendre le sens et l'intérêt. Avec celui-ci, je suis servi.

Note : ****

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