Bon sang que c’est difficile à réussir les films sportifs. Il y a évidemment ce risque de ne pas toucher un large public (surtout si ils sont, comme moi, peu enclin à s’intéresser au sport) mais il y a aussi cette apologie de l’effort humain pour atteindre les sommets, qui rappelle à d’autres spectateurs (une fois encore, présent) qui n’arriveront jamais à un tel niveau. Eh ben c’est là la force du Vélo de Ghislain Lambert.
En quoi ? Parce que le film ne s’intéresse que partiellement au vélo. Parce que le film ne s’intéresse pas à l’effort surhumain. Parce que le film ne s’intéresse même pas à un héros, comme Merckx, ou celui qui a évolué dans son ombre, comme Poulidor, mais à un perdant, à un loser de première catégorie qui n’a pas eu les jambes à la hauteur de ses espoirs.
C’est donc à travers Ghislain que le réalisateur dresse le portrait d’un quidam, susceptible d’être n’importe qui, et qui ne rêve simplement que de devenir quelqu’un. Et qui de mieux que Benoît Poelvoorde, acteur au physique peu facile et à l’accent belge si prononcé, pour incarner ce rêve de réussite, lui qui est devenu si vite une des valeurs les plus sûres du cinéma francophone ? D’autant qu’il est pile-poil dans le registre qu’il maîtrise à la perfection, celui de la comédie dramatique.
Mais au-delà de la performance de l’acteur, il faut rendre justice au superbe travail effectué par Philippe Harel qui propose un film à la fois juste, sincère et amoureux du vélo, dénonçant ses dérives mais ne pouvant s’empêcher de l’aimer et de le magnifier, tout comme il magnifie la Belgique et ses décors naturels si peu utilisés et pourtant qui rendent si bien à l’écran, sans chauvinisme aucun.
Film méconnu et pourtant réussi, Le vélo de Ghislain Lambert est à découvrir absolument par tous les amateurs du monde de la Petite Reine. Et même les autres.
Note : ****
lundi 14 décembre 2009
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1 Comment:
Comédie vraiment sympa, je l'ai déjà dit et tu sais ce que j'en pense aussi. :)
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