Dziga Vertov vient de réaliser L’homme à la caméra quand il tourne Entuziazm, un film extraordinaire qu’il situe aux confins du documentaire et de l’avant-garde, et où il expérimente sur le son, sans bien sûr oublier d’explorer le potentiel des images. Idéologiquement conforme à la ligne du parti communiste au pouvoir, le film célèbre les effets du plan quinquennal de Lénine à travers son application dans la région du Donbass où se situaient les plus grands charbonnages du pays.
Dziga Vertov qui joue avec le son. Pourquoi pas ? Sauf que je trouve cela moins séduisant que L'homme à la camera, où le concept de kino-glaz était à son apogée (l'œil-camera, qui voit des choses que personne ne peut voir). Ici ok, il y a un jeu sur le son industriel, le film est assez avant-gardiste de ce point de vue. Mais c’est s’éloigner de ce qui fait justement le charme des films soviétiques d’alors, cette recherche menée sur le cinéma comme art visuel avant tout.
Et puis que c'est lent. Que c'est redondant. Que c'est nauséabond ! L'homme à la camera était propagandiste, bien sûr, mais moins violemment que celui-ci. Il y avait dans le premier le culte du corps, de l’intellect, du marxisme : en soi rien de particulièrement condamnable si ce n’avait pas été inscrit dans le cadre propagandiste. Mais ici, Vertov va au bout de l’idéologie : il dénonce l’alcoolisme des ouvriers, il dénonce les riches patrons, il dénonce la religion, et prône le communisme comme solution parfaite et violente.
Vraiment pas convaincu.
Note : **
lundi 28 décembre 2009
Entuziazm: Simfoniya Donbassa
Publié par Bastien à 00:07
Libellés : **, Années 1930, Documentaire, Vertov Dziga
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1 Comment:
Ca fait des siècles que j'ai L'homme à la caméra sur ma pile de films à voir. Il sera temps que je m'y mette.
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