mercredi 16 décembre 2009

Broken Flowers


C’est l’histoire d’un mec au regard vide. C’est l’histoire d’un Dom Juan qui n’est plus que Don, aujourd’hui préoccupé par une lettre qui lui annonce un hypothétique fils. L’histoire d’un loser qui ne voit pas d’herbe plus verte ailleurs, se rendant compte qu’il est bien triste tout seul, mais qu’il n’aurait pas été plus heureux avec ses anciennes maîtresses.

C’est l’histoire d’un mec qui ne fait rien comme les autres. C’est l’histoire d’un cinéaste qui ne voit dans le road-movie que le côté « quête initiatique », tout Jim Jarmusch qu’il est. L’histoire d’un réalisateur qui se fout du comment et du pourquoi, qui préfère observer un paumé qui cherche un sens à sa vie, quitte à ne jamais savoir la vérité : Don a-t-il réellement un fils ? Est-ce ce jeune en voyage rencontré à l’aéroport ? Celui passant en voiture à la fin ? Et qui est la mère ? Et si c’était un coup de Winston ? Et si c’était Don lui-même qui s’était inventer cette lettre pour bousculer sa vie morose ?

C’est l’histoire d’un acteur incroyable. C’est l’histoire d’un Bill Murray inoubliable, pince-sans-rire, dont le regard vide, presque l’air de chien battu, est d’une puissance énorme. L’histoire d’un acteur qui porte le film sur ses épaules sans se forcer, écrasant même ses collègues féminines pourtant toutes plus belles et talentueuses les unes que les autres.

C’est l’histoire d’un film drôle, teinté d’absurde, à la fois doux et amer, comme tous les films de Jarmusch. L’histoire d’un film différent des autres, d’un film à part. Un film à la b.o. à nouveau géniale, et sans véritable fin.

C’est l’histoire d’un amoureux du cinéma qui ne se lasse pas du cinéma de Jarmusch. Qui ne cesse d’être surpris. Et qui ne peut s’empêcher de crier au génie à chaque fois. Et de l’assumer.

Note : ****

3 Comments:

Eeguab said...

C'est l'histoire d'un article excellent signé par un ami du cinéma qui parle ainsi d'un film excellent.

Anonyme said...

C'est l'histoire d'un très bon moment de cinéma marqué une distribution parfaite, une maîtrise qui n'est plus à démontrer et une BO à tomber... ça se fait rare de nos jours.

Je découvre votre blog à l'instant. Un régal.

Amitiés cinéphiliques.

Benoît said...

C'est l'histoire d'un gars qui a découvert Jarmusch via ce film et qui l'a trouvé incroyable aussi. Vivement que la suite lui soit découverte.