jeudi 9 février 2006

Un ticket pour l'espace


Quand Kad & Olivier décide de parodier le cinéma SF, cela donne quelque chose comme Un ticket pour l’espace.

Il est de plus en plus fréquent de voir des comiques quitter les planches des one-man-show pour le grand écran : Gad Elmaleh, Jamel Debbouze, Mickaël Youn, Dany Boon… Des fois ça marche (Jamel Debbouze justement) des fois ça se ramasse (Jean-Marie Bigard, les Robins des bois…). Kad & Olivier eux s’en sortent plutôt bien, avec un petit succès pour leur premier film Mais qui a tué Paméla Rose ? qui réunissait déjà un joli casting (Jean-Paul Rouve, Gérard Darmon, François Cluzet, Alain Chabat, Virginie Ledoyen…). Dès lors pourquoi se priver d’un nouveau long-métrage ?

Kad & Olivier s’attaque donc cette fois à la conquête de l’espace, vieux rêve français jaloux des Américains. Si Un ticket pour l’espace se veut moins parodique que Mais qui a tué Pamela Rose ?, il n’en reste pas moins un film décalé, étrange parfois, tentant de mêler suspens, action, science-fiction et humour à foison. On pourra déceler ci et là des références à 2001 : l’odyssée de l’espace (où la voix du soie de HAL est celle de… Enrico Macias !) ou encore Alien (remplacé ici par un dindon géant assoiffé de sang et dingue des jeux de société) sans oublier la petite touche personnelle des deux comiques (des moutons pilotes d’hélicoptères…).

Pour porter ce film à bout de bras, quelques pointures : Guillaume Canet, André Dussolier, Thierry Frémont, Marina Foïs, Pierre-François Martin Laval ou même Frédérique Bel, la chroniqueuse de La minute blonde de Canal+ qui joue le rôle de Miss France !

Le scénario, si déjanté soit-il, reste pourtant cohérent, ne partant pas dans tous les sens et ne provoquant pas un gag tous les centièmes de seconde espérant déclencher un fou rire général. Il y a même quelque chose d’ingénieux dans cette histoire loufoque d’une équipe envoyée dans l’espace suite à un jeu de chance, qui tourne finalement mal pour lorgn du côté « film catastrophe ».

Où est le problème dès lors ? Eh bien le problème c’est que le film ne décolle jamais (oh le jeux de mots facile !). A force de tirer sur l’idée du père allant dans l’espace pour impressionner son fils, le film perd en drôlerie pour avoir un côté sentimental pas du tout à sa place. Une écriture plus légère n’aurait pas été un grand mal pour cet aspect de l’histoire. Il y a aussi une forme de déséquilibre de l’humour, où quelques répliques décalées (« quand je vois Saturne, je pense à un manège parce qu’un manège, Saturne ! ») et autres situations forcément de second degré (l’épouse qui quitte la maison avec le gosse… pour vivre en face !) se voient éclipsées par des gags à répétitions qui, forcément, finissent par taper sur le système (« Je fais ça pour mon fils, parce que c’est mon fils, ma bataille… »).

Un divertissement trop léger, aussitôt vu aussitôt oublié, qui a le mérite tout de même de viser haut dans le cinéma français ; rien que pour ça, le film vaudrait presque le coup.

Note : *

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