lundi 6 février 2006

Les Bronzés 3 - Amis pour la vie


Le retour vraiment pas nécessaire du Splendid que ce Bronzés 3 –Amis pour la vie !

Rendez-vous compte, 27 ans qu’on les attendait ! Popeye, Gigi, Jérôme, Jean-Claude Dusse (avec un D comme Dusse), Bernard et Nathalie enfin de retour, comment ça va être mortel ! Qu’est-ce qui va bien pouvoir remplacé l’alcool de crapaud, les crêpes au sucre, les « Bon si personne n’arrive d’ici dix minutes je nous considère comme définitivement perdus ! » ? Ben rien justement !

Voilà ce qu’on appelle le problème des suites : il y a toujours une certaine attente du public. Et comment la combler après 215 rediffusions des Bronzés et 349 des Bronzés font du ski ? Ce que tout le monde semble oublier, c’est que c’est avec l’âge que els films ont gagnés en popularité : Gérard Jugnot lui-même avouait chez Drucker que les Bronzés furent des flops ! Mais, comme pour Le père Noël est une ordure, incendié à sa sortie, la télévision leur a permis d’atteindre un niveau culte jamais atteint auparavant.

Seulement voilà, la pression étant trop forte, les six compères ont fini par céder et par revenir pour une nouvelle aventure… qui s’annonçait dès le départ comme moins réussie !

Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis : une amitié toujours aussi forte, un travail collégial, des têtes connues (Dominique Lavanant, Martin Lamotte, Bruno Moynot), un humour tantôt fin tantôt irrésistible tant il est gros… Et Patrice Leconte aux commandes, comme à la belle époque. Mais on ne touche pas à une légende, et nos bronzés auraient dû rester à Val d’Isère point final.

Nous revoici sous le soleil donc (mais celui de la Sardaigne cette fois, plus l’africain) où les compères viennent passer une semaine en vacances dans l’hôtel de Popeye et de sa femme. Tout ou presque a changé : Popeye s’est calmé (enfin presque), Jérôme n’est plus médecin, Bernard et Nathalie sont propriétaires d’une affaire et Gigi va épouser Jean-Claude Dusse, roi de la moumoute aux USA ! Mais bien sûr, quand les six amis sont réunis, c’est pour le meilleur et surtout pour le pire.

Et voilà le gros problème. C’est que le pire, c’est de trop : entendez par-là que, cette fois, les gags vont trop loin et perdent toute logique parfois (le final aberrant et tellement probable…). Il y a cependant quelques répliques qui sauvent la mise (Christian Clavier : « j’ai fait la route de Napoléon pour venir ici ») mais des gags déjà utilisés, passés pour références aux précédents films (Blanc coincé en pleine mer avec un jet-ski en panne, Jugnot qui retourne tout l’hôtel pou savoir qui a couché avec sa femme…).

Le scénario tente cependant d’épingler quelques travers de la société moderne, comme à la belle époque : les mémères qui gâtent leurs toutous, l’homophobie, la nécessité du luxe pour les riches, la chirurgie esthétique… De bons thèmes exploités avec tact.

Concernant l’équipe, on reste cependant sur sa faim : Thierry Lhermitte par exemple semble épuisé, il n’est plus le dragueur d’autrefois ; Christian Clavier dérape plus souvent qu’à son tour en en faisant trop ; Marie-Anne Chazel surjoue aussi quand elle ne s’efface pas par rapport aux autres. Heureusement, le couple Jugnot-Balasko, symbole même du couple franchouillard arrogant et infect, est aussi détestable qu’avant (d’où l’amour qu’on leur porte, logique), et Michel Blanc s’en sort probablement le mieux en retrouvant quelque chose de Jean-Claude Dusse (qui, il faut bien l’avouer, devait beaucoup à son physique ingrat de maigrichon, ce qui n’est plus le cas maintenant) tout en le mélangeant avec le personnage de Blanc dans Embrassez qui vous voudrez.

On regrettera finalement une mise en scène d’une platitude sans nom, filmant les décors comme si c’était une pub pour le Club Med et ne variant guère ses thèmes musicaux (Baïla Moreno un peu ça va, mais pendant 1h40…).

Un retour raté donc, mais peut-on vraiment leur en vouloir ? Les acteurs semblaient croire en leur film, on ne leur en voudra pas, mais il est impossible de retrouver un charme qui opère depuis 27 ans en l’espace d’un film touchant une nouvelle géénration, déjà gavée de Splendid. En espérant que nous n’aurons pas droit à Le Père Noël est une ordure 2 – le retour du réparateur buté, on peut réfléchir sur l’affiche du film qui nous prévenait dès le début : les mêmes… en pire !

Note : 0

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