samedi 6 mai 2006

Horribilis (Slither)


Un film bien plus proche de la comédie gore que du film d’horreur proprement dit que cet Horribilis.

Il faut dire que pour un gros budget (près de 20 millions de dollars), le film doit beaucoup à l’esprit série B ; un scénario abracadabrant et s’inspirant ci et là des chefs-d’œuvre du genre, un humour second degré, des effets gores bien dégueu mais loin d’être effrayants… Bref, le parfait petit guide du film fauché au budget colossal.

Parce qu’il faut dire ce qu’il est : Horribilis n’est vraiment pas original. Il n’est même pas intelligent (comme purent l’être les films de Romero). Pensez donc : une espèce de virus qui envahit les planètes pour manger tous ses habitants, utilisant pour cela des espèces de limaces énormes s’introduisant par la bouche. Franchement, il y a de quoi rire !

Et c’est là que le film réussit son pari risqué : aborder le second degré de manière judicieuse pour un film qui se sait d’office un navet scénaristique. S’est influencé série B, ça rend hommage à Alien, La nuit des morts-vivants ou même Men in Black. Les vannes s’enchaînent, les situations plus rocambolesques les unes que les autres provoque plus l’hilarité que le frisson. Parce qu’il ne faut pas se voiler la face, on a pas peur un seul instant, ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Même le casting est faiblard : que des nouvelles têtes (avec peu de films au compteur). La seule tête d’affiche est Michael Rooker, apprécié des cinéphiles mais ignoré du grand public. Il y a aussi Gregg Henry, pour certains (Payback, trois films de Brian de Palma…) mais c’est tout. A noter quand même, pour ceux qui verront le film en v.o., la participation de Rob Zombie dans le rôle du docteur au téléphone…

Niveau réalisation, rien de bien innovant en tout cas. Pour ne pas dire que cela relève du classique. A la différence près que James Gunn semble avoir des dispositions pour le mauvais goût : déco affreuse, maquillages encore plus moches, morts dégueulasses, rien n’est épargné au spectateur pour le mettre mal à l’aise. C’est aussi ça la technique du film : enchaîner les situations absurdes (le flic attaqué par une chèvre morte-vivante !) par des situations plus scabreuses.

Un film sans complexe, qui assume pleinement son caractère adolescent, l’imbécillité de son sujet et la médiocrité de son scénario. Mais là où certains se seraient battu pour en faire quelque chose de bien, Gunn se complaît dans la daube et y patauge dans la joie et l’allégresse, nous conviant même à ce spectacle débile à oublier dès qu’on l’a vu. C’est peut-être pour ça que, finalement, on aime le film.

Note : ***

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