mercredi 4 novembre 2009

Whatever Works


Un retour à New York, un acteur qui ressemble à Woody, une histoire d’amour compliquée : y a pas à dire, j’attendais assez bien ce Whatever Works. Et quelle déception !

Woody fait de l'humour, mais juste pour cacher un profond mépris de l'humanité. Cynisme et sarcasme deviennent ici méchants, en total contraste avec le reste du film plutôt mièvre. D'ailleurs, ça ne m'a pas paru du pur Allen : le message est violent (l’humanité est idiote) et asséné 1h30 durant, avant de laisser place à une morale bienveillante et sirupeuse d’un « faites ce que vous voulez, tant que ça marche », tant qu’on trouve le bonheur. Un discours moralisateur peut-être malvenu de la part d’un cinéaste angoissé depuis des années qui, en faisant justement n’importe quoi pour trouver le bonheur, c’est fourvoyé dans des situations pour le moins délicate (la rupture avec Mia Farrow pour sa fille adoptive, quand même).

Larry David est génial, mais trop peu présent. C’est bien dommage car on sent le gars à l’aise dans le personnage, qui n’en fait ni trop ni trop peu, typiquement allenien. Evan Rachel Wood, sosie pubère d’une Scarlett Johansson, est plastiquement magnifique (parole de mâle moyen), et joue plutôt bien, mais son personnage est lui en revanche assez fade, assez stéréotypé (la blonde un peu coconne) et déjà vu aussi dans Annie Hall. Les autres n’en parlons pas, ils font uniquement décoration.

Reste cette bonne idée de l'adresse au spectateur critiquée par les autres personnages, même si Annie Hall allait plus loin. C’est ça le problème : Woody Allen, ce génie débordant d’imagination, ressert les même plats, même si il tente de les améliorer (ici les autres personnages sont interpellés par l’adresse spectatorielle de Boris, alors que dans Annie Hall ils ignoraient celles d’Alvy Singer).

En bref, et cela me fait mal de le dire tant ce cinéaste compte pour moi, un Allen en demi-teinte et une déception si on considère qu'il revient dans une ville qui l'a si bien inspiré par le passé. Whatever doesn't works.

Note : **

2 Comments:

Jérôme said...

Salut Bastien. C'est marrant, je ne suis pas un immense fan de Woody Allen (même si j'aime beaucoup Manhattan, Match Point ou encore La rose pourpre du caire), mais j'ai beaucoup apprécié ce Whatever Works qui m'a donné la banane ! Pour le côté très misanthrope du héros (génial Larry David), j'ai trouvé au contraire que c'était un point fort. Ma critique à cette adresse si le coeur t'en dit : http://lesyeuxsurlecran.over-blog.com/article-33364547.html

Wilyah said...

Je me lasse. Fut un temps où je me serais régalé.