mardi 2 août 2005

Vaillant

Légère déception à plume que ce Vaillant.

Surfant sur la vague des films d’animations, de plus en plus à la mode chez les petits comme chez les grands, John H. William, déjà producteur des deux Shrek, décide cette fois de mélanger Histoire et dessin animé. Voici le résumé :

« Angleterre, 1944. L'issue de la guerre repose sur des "aviateurs" fringants et casse-cous, qui portent des messages en France au péril de leur vie : ce sont... des pigeons ! Mais la mythique "Escadrille Royale des Pigeons de Combat" est décimée par d'impitoyables faucons allemands et il ne reste plus qu'une bande de "bleus" encore à l'entraînement !

Vaillant, frêle et maladroit, Bugsy, qui ne cherche qu'à déserter, ou leurs idiots de compères, ne sont absolument pas prêts pour le combat ! Parachutés en France, ces cinq pigeons balourds réussiront-ils à retrouver les souris résistantes sans tomber dans les griffes des faucons ? Le destin de l'Angleterre est entre leurs ailes ! »

Alors chouette, encore d délire en perspective ! … Eh ben non !

Bien sûr, d’un point de vue purement technique, le film est une franche réussite : l’animation atteint une fois de plus les sommets, encore plus dans la complexité que représentait des gros plans de pigeons en train de voler, de se faire voler dans les plumes, etc. Non, d’un point de vue réalisation, rien à redire, la technique est véritablement aboutie.

C’est plutôt au niveau scénario que ça coince ; si l’histoire en elle-même est agréable et une jolie manière d’apprendre aux enfants des aspects méconnus de la Guerre (la plus haute distinction militaire que l'armée britannique puisse remettre à un animal est la Dickin Metal ; sur les 53 qui ont été remises durant la Seconde Guerre mondiale, 31 le furent à des pigeons), c’est dans l’un des aspects incontournables de ce genre de film qu’on sent le manque : l’humour. Devenu incontournable depuis Shrek, utilisé depuis très souvent avec tact (bien sûr, certaines exceptions confirment la règle), l’humour de Vaillant ne parvient pourtant pas à décoller. Il y a bien entendu des moments drôles, mais pas hilares. En fait, tout est dans la bande-annonce, à l’exception peut-être d’une souris névrosée et pyromane qui aurait amplement gagnée à être mieux exploitée, tout comme une certaine dose d’insolence, d’anti-conformisme qui n’aurait pas non plus été négligeable.

C’est sans doutes là le point faible du film, de se prendre parfois trop au sérieux, sans compter que le scénario comporte ses lacunes et est d’un académisme certain. Dans le style volaille influencée film de guerre, Chicken Run est de loin plus réussi.
Une véritable prouesse technique donc et un film drôle mais pas mémorable, qui ne peut se vanter d’entrer dans le panthéon des classiques du genre comme Shrek ou Monstres & Cie… Pourtant, c’était pas loin.

Note : **

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