vendredi 26 août 2005

Soupçons (Suspicion)


Pour moi, l’un des meilleurs Hitchcock que ce Soupçons.

Pourquoi l’un des meilleurs ? Car il me semble qu’Hitchcock atteint une maturité technique et dramatique proche de la perfection.

Prenons d’abord le scénario : tout commence bien quand une petite bourgeoise tombe amoureuse d’un flambeur. Ils se marient, vivent heureux un moment mais voilà que le dit époux avoue sa pauvreté. Déjà un mensonge financier, pour la petite bourgeoise, ça commence mal. Mais de fil en aiguille, elle en vient à soupçonner son chéri de vouloir l’assassiner pour récupérer son argent…

D’un point de vue construction littéraire, le film est une véritable perle ; on fini nous-même par douter quant à la sincérité ou à la culpabilité du personnage de Cary Grant… Il faut dire que Sir Alfred joue constamment avec nos nerfs, fournissant ça et là des informations qui vienne renforcer nos opinions jusqu’à ce qu’un autre élément vienne tout fausser…

Bien sûr, Cary Grant joue à merveille l’ambivalence, tour à tour séducteur, flambeur, amoureux et colérique, on fini aussi par se méfier de lui. Pour l’époque, un choc !

Attention ne lisez pas si vous ne voulez pas connaître la fin !!!

C’est d’ailleurs là le souci, qui contraint Hitchcock à changer sa vision de l’histoire pour répondre aux demandes du studio qui désirait un happy-end ; Hitchcock, lui, voyait Grant coupable, d’où cette merveilleuse manière de tromper le spectateur…

Voilà vous pouvez lire :-)

Victime de toute cette machination, Joan Fontaine est elle aussi magnifique, laquelle finit par nous rendre coupable de ne pouvoir l’aider à s’en sortir.

Bien sûr, un film d’Hitchcock doit aussi contenir sa part d’éléments forts : un exemple des plus frappants dans le film est le célèbre verre de lait ; Hitchcock avouera quelques années plus tard dans son entretien avec François Truffaut avoir eu l’idée de placer une ampoule dans le verre de lait qu’on soupçonne empoisonné afin de rendre cet élément particulièrement menaçant et la scène plus tendue ; effet réussi ! Et ce n’est qu’un des multiples effets du film…

Un petit bijou cinématographique donc, et un film phare dans la carrière d’Hitchcock car il signait la première de quatre collaborations avec Cary Grant, l’homme qu’Hitchcock rêvait d’être ; vu son machiavélisme dans le film, on était pas loin de la vérité…

Note : *****

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