jeudi 11 août 2005

La fueur de vivre (Rebel without a cause)


Le film qui a transformé James Dean en icône que cette Fureur de vivre.

Il faut dire qu’à l’époque, l’acteur est applaudi unanimement pour A l’est d’Eden d’Elia Kazan mais c’est véritablement son interprétation de Jim Stark qui va le transformer en référence incontournable de la culture pop.

Si La fureur de vivre fut un énorme succès en son époque, cela n’a rien de vraiment étonnant : Les Etats-Unis sortaient de la Guerre de Corée, l’Actor’s studio venait révolutionner le paysage cinématographique et les mythes prenait vie (Marlon Brando dans L’équipée sauvage deux ans plus tôt) tandis que la jeunesse se rebellait contre la société, voulant plus de ceci et moins de cela. La fureur de vivre s’inscrit donc dans cette lignée contestataire, sublimant une jeunesse qui ne veut que son indépendance et des parents dépassés et vieux jeu.

C’est là le souci du film, qui comme tout ceux s’inscrivant dans la même optique (s’établir ans l’ère du temps…) : ça a vieilli. Terriblement. La mise en scène, si subtile soit elle (usage particulier des couleurs, cadrage spécifique) n’a pas été véritablement gâtée par le temps, et si elle est encore regardable on sent que le film atteint ses 50 ans. Beaucoup d’interprétations aussi ne rentre plus dans la légende.

Pourtant, et c’est là l’un des principaux intérêts du film avec son scénario, les rôles majeurs sont grandioses : James Dean, Sal Mineo et Nathalie Wood. A eux trois, ils symbolise l’entièreté de la jeunesse de l’époque : le rebelle, la fille aimante, l’homosexuel non avoué. James Dean est ainsi l’ado indépendant, qui n’a pas peur de côtoyer le danger pour s’affirmer ; Nathalie Wood est la jeune fille qui regrette le manque d’affection de ses parents, quitte à fuguer pour leur faire implicitement comprendre ; enfin Sal Mineo incarne une sorte d’artiste, le gosse un peu paumé sans ses parents, l’orphelin qui ne cherche l’affection, l’amour de l’autre, en particulier ici avec le personnage de James Dean ; à noter que pour l’époque, traiter aussi ouvertement de l’homosexualité relève véritablement de la révolution… A noter aussi les destins tragiques de ces trois acteurs : outre la fin prématurée de James Dean à 24 ans, Nathalie Wood décédera en 1983 à 41 ans suite à une noyade quant à Sal Mineo, il sera abattu devant chez lui un soir de 1976, à 37 ans…

Une œuvre phare dans l’Histoire donc, surtout cinématographique, qui a malheureusement vieilli mais dont le charme certain permet de voir avec nostalgie, et c’est surtout à voir pour James Dean, qui tel un Jean Vigo était un génie absolu qui aurait pu radicalement changer la face du cinéma actuel ; en dépit, il l’a marqué de son fantôme pour l’éternité…

Note : ***

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