dimanche 28 décembre 2008

Paycheck


Il paraît qu’à une époque, John Woo était un bon cinéaste. Il subsiste bien quelques traces de sa gloire préaméricaine (The Killer, Une balle dans la tête, Le syndicat du crime) voir même de ses débuts au pays de l’Oncle Sam (Volte/face) mais force est de constater que, depuis quelques temps, il a plus trop la patate le John. Enfin si, disons simplement qu’il semble avoir du mal à gérer ses productions, comme ici Paycheck.

Pourtant à la base, un scénario inspiré d’un roman de Philip K. Dick. Vous savez, le papa de Blade Runner, Total Recall ou encore Minority Report ; quoiqu’il arrive, cela risque donc d’être intéressant et surtout intéressant visuellement. Du bol, on évite en prime de se retrouver avec Brett Ratner aux commandes (trop occupé sur After the sunset) même si inversement on rate de peu Matt Damon (qui estimait que le rôle ressemblait trop à celui de Jason Bourne) au profit de Ben Affleck. Et lorsqu’on sait que John Woo s’est fortement inspiré de La mort aux trousses pour réaliser ce film, on était vraiment en droit d’attendre quelque chose de terrible, de génial, d’inédit, d’inoubliable !

Eh bien non. Pas de bol hein. Et qu’est-ce qui cloche ? Tout, ou presque. Prenons la mise en scène de Woo par exemple, visiblement limitée au minimum syndical à l’exception d’une course-poursuite en moto qui, si elle est très bien filmée, fait rire tant elle invraisemblable. Pour le reste, c’est plan-plan, cela ne cherche pas à impressionner comme c’est pourtant si bien faire le réalisateur, cela perd son temps avec des scènes longues ou inutiles, ça ne varie pas beaucoup les décors et, pour tout dire, ça ne cherche pas à nous accrocher à notre siège côté suspens : le premier quart du film passé, on comprend de suite comment cela va finir. Même l’action, style bastons ou fusillades en tout genre, nous paraît fade, un comble pour un surdoué du genre (voir sa période hongkongaise pour s’en convaincre).

Côté acteurs, pas forcément mieux : Ben Affleck est gentil mais très loin de l’Oscar, Aaron Eckhart n’est pas super crédible en méchant et on a déjà connu Uma Thurmane en potiche de service plus inspirée. Seul Paul Giamatti nous surprend, pas tellement par son jeu (correct) mais par sa présence dans ce film pop-corn mou du grain de maïs.

Aussitôt vu aussitôt oublié, Paycheck ne vaut le coup que pour l’histoire de Dick, quelques effets spéciaux et un niveau relativement bon dans la production hollywoodienne standard. Ce qui ne colle décidément pas avec le talent de Woo, qu’on attends de revoir avec impatience.

Note : **

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