mercredi 24 décembre 2008

Le monde de Narnia 2 : le Prince Caspian (The Chronicles of narnia : Prince Caspian)


Le cinéma américain ne manque pas de ressources : quand Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter ont commencé à rapporter des pépites, les grands manitous d’Hollywood se sont frottés les mains en se disant que de la littérature fantastique, c’est pas ça qui manque, donc les adaptations c’est pas ça qui allait manquer non plus. Et c’est ainsi que Le monde de Narnia a vite été mis en chantier, et a donné lieu à une suite (et d’autres à venir).

Petit flash-back : la saga de Narnia a été publiée entre 1950 et 1956 et c'est la deuxième série de livres la plus vendue dans le monde. Editée à près de 100 millions d'exemplaires et en 35 langues, la saga de C.S. Lewis est considérée comme l'un des classiques les plus imaginatifs de la littérature. Ce fut aussi en son temps une belle source de dispute : Tolkien et Lewis étaient en effet amis, et ont écrit leurs sagas en même temps, ce qui a rapidement dégénéré en un « l’autre m’a volé toutes mes idées ! » même si les histoires sont radicalement différentes. Toujours est-il qu’aujourd’hui, on se fout un peu de savoir qui vole à qui (même le sorcier à lunettes à piqué pas mal de trucs à l’univers de Tolkien) et le principal, c’est de faire des entrées, des entrées, des entrées ! C’est ainsi que Le monde de Narnia : le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique a rapporté plus de 745 millions de dollars dans le monde, ce qui a vite donné envie aux producteurs de continuer sur leur lancée.

Evidemment, au vu de l’échec artistique cuisant du premier film à mes yeux, le numéro 2 ne s’annonçait pas sous de meilleurs auspices, d’autant qu’Andrew Adamson restait aux commandes (passer de Shrek à Narnia, c’est quand même un peu gros). Même si les propos d’Adamson se voulaient rassurants : « La grande force de ce film est de prolonger l'univers d"jà découvert, de le révéler sous un autre angle, et d'y ajouter une puissance émotionnelle inédite. Les Pevensie voudraient pourtant retrouver le monde qu'ils ont connu dans le premier chapitre, mais Narnia a changé et ils devrontt l'accepter. Je pense qu'avec ce roman, C.S. Lewis voulait parler de la transition entre l'enfance et l'âge adulte et du fait qu'il faut savoir abandonner certaines choses pour grandir ». Narnia 2 allait-il être comme Harry Potter 2, une œuvre plus subtile et moins guimauve (sans être pour autant une réussite) ? Ben oui.

Ce qui rassure déjà, c’est que le côté artificiel du premier film est ici moins prononcé (plus d’extérieurs et moins de studio, des effets spéciaux plus aboutis), sans doute car le film n’a pas été, à l’instar du premier, réalisé dans l’urgence, mais a pris son temps. Ensuite, il est vrai, le film se veut moins enfantin que le premier film (ici, on ouvre l’histoire avec un coup d’état) et trouve une toute autre envergure, qui en fait enfin un film digne de ce nom.

S’il ne fallait retenir qu’une chose du film, ce serait en effet les éléments de la mise en scène : les effets spéciaux, superbes, mais surtout les maquillages (Howard Berger, le maquilleur oscarisé pour son travail sur le premier film, a travaillé avec une équipe de 50 personnes et a supervisé 4600 sessions de maquillage tout le long du tournage) et les costumes (les principaux acteurs et actrices ont nécessité pas moins de 1042 éléments de costumes différents, le plus souvent confectionnés à la main). Tous ces éléments deviennent réellement saisissants lors d’une grande bataille finale véritablement dantesque, grand moment du film.

Hélas, car il faut bien redescendre sur terre, le film ne brille vraiment que par cet aspect. La faute à quoi ? A une réalisation plan-plan, de facture classique, sans audace ni véritable imagination ; à un scénario calqué sur le premier en grosse partie, avec des situations parfois ultraprévisibles ; à des acteurs pas toujours convaincants dans l’ensemble, surjouant au moment où il ne faut pas ; à, et c’est ce qui fait le plus mal au film sans doute, un manque d’âme, à ce petit truc qui ferait dire « quel film ! » plutôt que « sympa ».

Le Monde de Narnia 2 dépasse donc le premier film, et c’est une bonne nouvelle pour le troisième en cours de production (Le Monde de Narnia : chapitre 3 - l'odyssée du Passeur d'Aurore). Vraiment ? Bof, car il faut dire qu’Adamson quitte le poste de réalisateur (se contentant du portefeuille de producteur) au profit de Michael Apted, à la filmo peu reluisante (entre autres Gorilles dans la brume, le James Bond Le monde ne suffit pas, Enough ou Goal ! 3…). Mais bon, il y avait peu d’espoirs pour Narnia 2 alors ne soyons pas médisant avant l’heure…

Note : **

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