dimanche 12 juillet 2009

Vengeance


Il y a des associations qui font rêver, voir fantasmer… Et puis y en a d’autres qui laissent dubitatif. A l’annonce de Vengeance, j’avais ce sentiment : n’y aurait-il pas dans l’histoire un Johnny de trop ? Heureusement ce n’est qu’un demi mal.

Visuellement, To est définitivement un maître : les séquences de gunfights (deux en particulier : celle dans le parc la nuit et celle digne de Fort Alamo dans une décharge, la finale étant un peu plus convenue) comme les moments plus atypiques (cfr la bicyclette qui roule toute seule… enfin, avec l’aide des balles qui ricochent sur elle) sont grandioses.

Mais premier problème : pour moi, Johnny n'est pas un acteur, il se fait aplatir même par les enfants dans ce film. Pour jouer les perturbés, il ne suffit pas d'avoir le regard vide ! Il a une gueule, sans aucun doute, mais ça ne fait pas tout : malgré tout le respect que j’ai pour Johnnie To, il n’est pas Sergio Leone. Et tant qu'à critiquer, quid de Sylvie Testud ? N’importe quelle autre actrice aurait fait l’affaire ! Mais l’association Halliday-Testud n’aurait-elle pas pour but de rallier à sa cause les spectateurs moyens et les plus connaisseurs ? D’autant que face à lui, les habitués de To qui, comme d’hab, sont irréprochables : le ténébreux Gordon Lam, l’irrésistible Lam Suet, l’impressionnant Anthony Wong et l’infâme Simon Yam. Autant dire que, d’un seul regard, ils bouffent le meilleur moment d’Halliday…

Quant au scénario, grosse déception : le film regorge de bases intéressantes (la notion de vengeance et d'oubli, un étranger dans une culture qu'il ne connaît pas...) que To aurait pu magnifier mais qu'il préfère survoler. Et si quelques effets sont sympas (comment Costello doit reconnaître sa cible à la fin), si les thèmes de To sont bien présents (l’idée de clan, la dualité, la compétition, le sens de l’honneur, l’importance du hasard…), il y a tout de même pas mal d'incohérences (genre Costello qui oublie ses ennemis, mais sait que les 3 autres sont ses potes, ou encore qu'il oublie la signification du mot "venger" mais qu'il parle toujours anglais). Un ami m'a dit qu'on ne pouvait pas tout cerner dans ce film, car on a pas la même base culturelle. Peut-être certaines subtilités m'échappent-elles mais bon, faut arrêter, le film est produit par des français visiblement pour un public occidental !

Bref un film mineur, To semblant se décarcasser en mise en scène alors que Wai Ka Fai fait semblant de compliquer un scénario somme toute prévisible. Reste que dans le domaine du divertissement pur, car je me refuse de voir ce film comme une œuvre personnelle, c'est du haut niveau.

Note : ***

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