vendredi 24 juillet 2009

Landru


Landru. Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (XIXe arrondissement), guillotiné le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ». Un drôle de personnage qui a aussi bien inspiré Charlie Chaplin (Monsieur Verdoux) que Claude Chabrol.

J’avoue ne pas connaître l’œuvre de Chabrol, peut-être suis-je donc passé à côté de certaines choses. Il n’empêche que Landru m’a semblé une œuvre à part, décalée et bien plus subtile qu’elle n’y paraît.

Il y a déjà, de la part de Chabrol et de Françoise Sagan (auteur du scénario) une volonté d’humaniser Landru peu commune aux autres films de l’époque parlant de meurtriers. Si Chaplin voyait en Landru-Verdoux une victime de la crise économique, Chabrol lui voit en Landru une victime de la Guerre, obligé de tuer pour survivre, même si ce travail le dégoûtait. Chabrol ne défend pour autant pas son personnage, qui tue trop froidement pour être lui-même une victime. Cette ambiguïté, ce refus de juger l’homme est, pour l’époque, admirable.

Il y a aussi chez Chabrol une volonté de distanciation constante en fondant sa mise en scène sur le côté théâtral : de par le cadrage, parfois, de par les costumes, aussi, de par l’exagération, souvent. A ce titre, le procès et l’exécution de Landru sont des grands moments théâtraux.

Enfin, comment parler de ce film sans parler de l’immense interprétation de Charles Denner, méconnaissable, s’effaçant totalement derrière le crâne dégarni et la longue barbe du criminel.

Une œuvre surprenante donc, non pas sans longueurs et baisse de rythme mais avec assez de subtilité et d’humour plus que cynique pour tenir tout du long.

Note : ***

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