lundi 6 juillet 2009

Little Odessa


On colle souvent l’étiquette de « réalisateur à suivre » quand un jeune type fait un film épatant. Il arrive néanmoins que ce coup d’essai ne trouve jamais confirmation, comme il arrive que le dit cinéaste parvient à s’affirmer. Et puis, parfois, plus rarement, un cinéaste arrive et parvient, sans prévenir personne, à s’imposer dès son premier film. Tel fut le cas de James Gray qui en un coup mit tout le monde d’accord avec Little Odessa.

Dès son premier film, James Gray impose en effet à son récit un rythme lent, pour un film qui prend possession petit à petit du spectateur jusqu'a le laisser k.o. à la fin. Le cinéaste n’a cure alors de jouer sur l’action du film. Miraculeusement, il parvient à se détacher des deux modèles absolus du film de mafia, à savoir le lyrique et baroque Parrain et le virtuose et réaliste GoodFellas en proposant un autre type de récit, celui d’un petit caïd qui ne sera jamais grand, et de ses déboires familiaux.

Ce qui intéresse Gray, c’est bel et bien l’individu, tourmenté qui plus est, et sa relation avec son milieu. Ici donc les thèmes de Gray sont très présents : le poids de la famille (relation fraternelle + figure patriarcale), du Destin, les amours impossibles... Avec évidemment l'esthétique qui va avec, épurée et distinguée, proche de celle des grands films des seventies et des films indés des années 90 dont il fait partie.

A noter au passage un formidable casting inattendu : Tim Roth et Edward Furlong n’étaient pas d’immenses vedettes à l’époque, tout comme Vanessa Redgrave et Maximilian Schell n’étaient pas attendus dans de tels seconds rôles.

Le film, comme son antihéros, suit sa route écarté de tout et de tout le monde. James Gray est un immense cinéphile ayant digéré son savoir, et un artiste s’exprimant de manière simple, claire et efficace. Ce qui en fait de Little Odessa un film à part, vraiment, mais fascinant si on se laisse séduire un minimum.

Note : ****

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