mercredi 23 mars 2011

Van Gogh

Le projet de Pialat en filmant une nouvelle biographie de Van Gogh s'oppose a celui de Minnelli dans La vie passionnée de Vincent van Gogh : filmer le réel au sein d'une représentation hyper-codifiée alors que Minnelli filmait la peinture au sein d'une biographie hyper-codifiée. Cela ne veut rien dire mais je trouve que ce paragraphe en jette.

Plus sérieusement (Pialat n’aurait pas aimer que je ris de ses films), ce n'est pas tant l'artiste que sa douleur qui intéresse Pialat, son immense solitude qu'il voudrait briser mais qu'il conserve en se refusant aux sentiments quels qu'ils soient. La solitude de Van Gogh est par ailleurs fréquemment soulignée, sans que ce ne soit jamais redondant ou pesant (voir fin d’article).

Par "réel", Pialat entend la vie de tous les jours, et ses détails anecdotiques : une bonne dont le fils est mort a La Commune de Paris, une descente dans un bordel, un dimanche après-midi au bord de l'eau... Ces petites choses qui constituent une vie, un quotidien, le réel que Pialat s’est tant plu à illustrer dans ses œuvres de manière tantôt douce tantôt brutale. L’art de Pialat réside évidemment dans cet art de transcender une ou un événement anodin en moment de climax, bon ou mauvais.

Images magnifiques (peut-être Van Gogh est-il le plus beau film de Pialat), hommage sincère au peintre, Pialat fait donc de ce film d'apparence grand public une oeuvre qui lui est propre, presque intimiste. Dommage que le film se train un peu en longueur, surtout lors de la séquence du bordel, certes un bel hommage à John Ford mais qui dénote du reste du film et dure bien trop longtemps (20 minutes, soit un 7eme du film !).

Je voudrais juste terminer par une phrase, une citation de la fille de Gachet qui défini bien Van Gogh, et semble pouvoir s'appliquer parfaitement au film : « C'est une succession de moments de faiblesse. Mais au bout, quelle force. »

Note : ****

1 Comment:

Chris said...

"Dommage que le film se train un peu en longueur, surtout lors de la séquence du bordel, certes un bel hommage à John Ford mais qui dénote du reste du film et dure bien trop longtemps (20 minutes, soit un 7eme du film !"

Je suis d'accord avec ça. Et avec le reste aussi :-)