mardi 8 mars 2011

Crows Zero (Kurōzu Zero)

Comme souvent, je préfère prévenir : je n’ai pas lu le manga d’origine. Et je m’en fous : c’est du film et rien que du film que je compte bien parler, comme d’habitude.

En réalité, je ne savais pas trop à quoi m'attendre donc je n'ai pas été trop déçu : certes, le scénario tient sur un post-it, et contient plusieurs erreurs à mon goût. Par exemple, je regrette vraiment que le trio de première année, qui semble être super balèze quand même, n’intervient jamais dans le film ni dans le combat final pourtant dantesque. De même, je trouve l’histoire d’amour déplacée, hors propos tant elle n’apporte rien au film mais, au contraire, ralenti son rythme. Et puis franchement, une romance dans un film pareil, n’est-ce pas une vraie faute de goût ? C’est un poil dommage, car je trouve qu’il y a quelque chose d'Orange Mécanique dans ce portrait d'une jeunesse désabusée, menée par le besoin d'ultraviolence pour se prouver qu'elle existe et le besoin de contrôler le monde, alors qu'en fin de compte la violence n'amène à rien.

Mais à côté de ça, c'est un film surprenant à plus d'un titre : visuellement, d'abord, Miike démontre son savoir-faire et son goût du mélange des tons et des genres, passant facilement de la comédie au drame en passant par l'action brute. Et quelle action ! Sans délaisser ce trait propre au cinéma asiatique du câblage, Miike se fait plaisir en proposant des combats « réalistes » dans la mesure où les coups sont crédibles et font visiblement salement mal. Le travail sur le bruitage est par ailleurs soigné car l’impact de la chair contre la chair est plutôt brutal. Parallèlement, l'ambiance est très "manga" avec ces personnages déjantés et surréalistes et et la composition de certains plans. Les acteurs incarnent d'ailleurs ces persos avec beaucoup de conviction et, visiblement, beaucoup de plaisir.

Un joli plaisir coupable donc que ce film qui ne se veut rien d'autre qu'un divertissement, un peu violent certes mais surtout très ironique d'où sa force.

Note : ***

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