mardi 29 mars 2011

Rien à déclarer

Le style de Boon rebute les critiques : trop old school, pas assez actuel. Doit-on réaliser obligatoirement 40 ans toujours puceau pour être fun ? Boon s'inscrit dans une certaine tradition française, la comédie populaire du temps des De Funès, Bourvil et autres Fernandel. C'est son style, et il sait le faire fonctionner convenablement.

Et c'est justement quand Boon ajoute une couche de modernité à ce type de comédie que ça foire : ici, les clins d’œil au pur film policier (l'enquête, les indics, les courses-poursuites) ou 2-3 effets franchement ratés (un plan entièrement en effets spéciaux dans l'univers pour illustrer le temps qui passe, et une utilisation loupée de I believe I can fly) sont souvent lourds et discréditent l'entreprise de Boon. Rien de bien grave en soi : les méchants sont plus drôles qu’effrayants (Laurent Gamelon est impayable en dealer entouré d’incapables), les traîtres sont pathétiques et la manière de mener l’enquête n’a absolument rien de sérieux. Mais disons que là où Bienvenue chez les Chtits, puisqu’il est apparemment bon ton de comparer les deux films, puisait sa force dans son attitude franco-française : le Nord rencontrant le Sud dans un ton comique presque franchouillard, sans être péjoratif. Ici, rien de tout cela, le comique étant plus « basique ».

En plus, cette fois, le casting ne sauve rien : Dany Boon se réserve un rôle au final un peu fade et pas fondamentalement drôle, d’autant que son côté amoureux transi n’aide pas le film à garder le bon rythme (la romance ne sert vraiment à rien ici dans la majorité des scènes la concernant), tandis que Poelvoorde en fait des tonnes dans l'ignominie sans, cette fois, parvenir à rendre son personnage attachant. Reste Bouli Lanners, surtout, en collègue belge un peu fainéant sur les bords, et François Damiens, autre belge, grandiose en cafetier dirigé par sa femme.

Drôle une fois sur deux, Rien à déclarer est, au-delà de toute considération médiatique, ni bon ni mauvais, juste une comédie distrayante le temps de la regarder. Au final, Dany Boon a toutefois été brillant dans la partie la plus délicate de sa carrière : enchaîner, après les Chtits, un autre succès mais beaucoup moindre, afin de garder l’intérêt du public tout en se délestant d’une pression inutile. Et si c’était ça, la réussite du film ?

Note : **

1 Comment:

Wilyrah said...

Petit maso va !