jeudi 17 mars 2011

Buried

Le principe même de l’industrie hollywoodienne est le suivant : afin d’attirer toujours plus de public et de lutter contre la désertion des salles, un film doit en mettre plein la vue, tant dans les décors que dans les effets, avec une réalisation dynamique pour maintenir l’attention du spectateur, plusieurs acteurs pour varier un peu les plaisirs et enfin essayer (j’insiste bien sur ce mot quand même) de trouver une histoire un minimum originale. Et la beauté de Buried, c’est d’aller le sens totalement opposé et de fonctionner admirablement.

Buried pourrait être le film poussif : un seul décor claustrophobe à souhait (un cercueil), un seul acteur, 80 minutes… Comment tenir ? Eh bien Rodrigo Cortès y parvient ingénieusement en deux temps : la réalisation, d’une part, et le scénario d’autre part. La clé de la mise en scène, c’est de varier fréquemment les angles de prises de vue, les positions de caméra et ne pas hésiter à souligner, que ce soit en gros plan ou en plan d’ensemble, l’isolement du personnage. Un montage au couteau (bien plus que des musiques à effet dramatique agaçantes) suffit largement pour imprimer un certain rythme au film, rythme qui empêche l’ennui de s’installer.

Côté scénar, évidemment, rien de transcendant (il doit faire environ une page), mais là n’est pas le propos de Cortès : son truc, c’est de trouver le petit détail, l’élément qui permet de rebondir quelques minutes encore avant le dénouement tant attendu dont on ignore au final à quoi il ressemblera. Evidemment, le cinéaste débutant n’évite pas certains travers parfaitement dispensables (la critique des multinationales, des politiques, la prise de conscience du héros concernant sa vie merdique) mais en soi ils ne perturbent pas outre mesure le film et s’insèrent même plutôt bien même si, comme je l’ai dis, on s’en serait bien passé.

Loin d’être un vulgaire exercice de style, Buried constitue une vraie bonne surprise, tant devant (Ryan Reynolds est pour le moins surprenant de supporter le film à lui seul de cette manière) que derrière la caméra, avec la mise en avant d’un cinéaste à suivre pour confirmer ou non son talent. Et preuve ultime de l’efficacité de Buried : si le film perd de sa puissance hors d'un cinéma, il n'en demeure pas moins claustrophobe à souhait. Impressionnant !

Note : ****

2 Comments:

Wilyrah said...

Je n'avais pas eu le temps d'en faire une fiche mais finalement je me retrouve assez dans celle que tu as faite. Impressions et appréciation similaires, j'y mets la même note et j'en garde un bon souvenir. Une vraie réussite.

neil said...

Moi je n'avais pas été convaincu par le film. Les facilités du scénario m'ont un peu énervé et j'ai trouvé beaucoup de choses trop caricaturales.