jeudi 2 novembre 2006

Django (I crudelli, Johnny Oro, un dollaro a testa)


Le western spaghetti fut certainement un des genres les plus prolifiques en son temps. Nombreux sont ceux qui ont tenté de suivre le sillon tracé par maître Leone, sans succès la plupart du temps. Un film a pourtant bien failli y arriver : Django de Sergio Corbucci.

Très vite, les choses se font claires : Django est un ersatz presque avoué de Pour une poignée de dollars. Deux clans qui se font la guerre (des blancs et des Mexicains évidemment), un mercenaire au milieu bien décidé à les anéantir l’un comme l’autre, une malheureuse qui tente désespérément de fuir, un tenancier de saloon comme ami du héros… On ne compte plus les éléments qui sont inspirés du film de Leone. Et malgré l’envie de Corbucci de s’en détacher, en ajoutant une histoire de vengeance et de trésor, la comparaison est là et douloureuse.

D’autant que malgré ses efforts, Franco Nero ne parvient pas à faire oublier Clint Eastwood, là aussi sans doute parce que la ressemblance entre les personnages est flagrante. Pourtant, Nero est peut-être encore le seul qui puisse dire se débrouiller convenablement, les autres acteurs n’étant pas, si pas mauvais, des plus convaincants.

La réalisation de Corbucci en elle-même n’est pas mauvaise. On peut même dire qu’elle contient quelques bonnes idées (Django traînant partout avec lui un cercueil…) et que le cadrage est approprié au film. Oui, de ce côté-là, Corbucci a bien compris les éléments qui composent un bon western spaghetti, et les applique à la lettre. A nouveau, c’est dommage que l’influence de Leone soit si forte car il existe bien quelque chose dans ce film, une personnalité de la part du cinéaste qui, avant Leone même, joue le duel final dans un cimetière, scène symbolique s’il en est.

Saluons quand même, un instant, la b.o. de Luis Bacalov, artiste dans l’ombre de Morricone qui crée une partition, si non mémorable, du moins agréable à entendre. Un compositeur trop vite oublié et qui mérite amplement d’être redécouvert (la musique western dans la scène dessin animé de Kill Bill, c’est lui !)

A noter que le film sera un tel succès qu’il donnera naissance à toute une série de films, avec des réalisateurs et acteurs différents à chaque fois mais dont Django reste le héros (Bravo Django, Django porte sa croix, Avec Django la mort est là (probablement le plus connu après Django), Django ne prie pas et Django & Sartaba). Aucun, cependant, n’atteindra le niveau de Django premier du nom…

Un film qui, hélas, se situe trop dans l’ombre de son aîné pour réellement nous éblouir. Il ne faudrait tout de même pas le sous-estimer pour autant, et se dire que dans le genre, excepté Leone qui le domine, c’est l’un des films phares.

Note : **

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