Il y a quelque chose de pourri à Wonderland. Qu’est-ce ? Un virus, violent qui plus est, répondant au nom de Disney. Il faut être honnête : Lewis Carroll, Tim Burton, c’était une association qui faisait baver. Maintenant elle fait vomir.
Il n’y a définitivement rien de burtonien dans ce film. Le kitsch devient ici écœurant, tant les couleurs vives s’associent mais mal. Point de lugubre comme Tim aime, juste du sacrément glauque (il suffit de voir comment la folle réunion du thé est devenue morbide et pas drôle). Aucune inspiration même : entre les plagiats à peine voilés de Seigneur des Anneaux (la bataille contre le Jabberwocky), Le monde de Narnia (la bataille finale, le gros molosse qui sert de toutou de la Reine) et World of Warcraft, tout est filmé platement, sans vie, et pour cause puisque la majorité des plans sont entièrement numériques. Et tant qu’à parler du visuel, soulignons que la 3D est d’une inutilité déconcertante, comptabilisant peut-être une dizaine de plans réellement 3D et le reste étant parfois même si pas loupés totalement inintéressant.
Le pire dans tout cela étant que tout ce tape-à-l’œil ne masque pas le vide intersidéral d'un scénario plat, sans action, manichéen, prévisible, pire encore étouffant la folie onirique de Carroll : des délires d’un toxicomane et de l’imagination d’une jeune héroïne (ah que de plaisir de voir le dessin animé, déjà signé Disney pourtant, se lâcher aussi sauvagement dans les allusions et grandes séquences à l’humour tantôt absurde tantôt noir), on n’a retenu qu’une dimension soi-disant dramatique, dénigrant totalement qui plus est le sens de l’œuvre originale. C'est ridicule, pas drôle, ni enfantin ni adulte, plutôt adolescent pré pubères (comme en témoignera cette magnifique scène déconcertante, ou affligeante au choix, de numéro de tectonik à la fin du film).
Un mot sur le casting ? Vraiment ? Seule Helena Bonham Carter s’en sort avec les honneurs, composant une Reine de cœur plutôt sympathique dans le genre méchante pourrie gâtée. Tel hélas n’est pas le cas de l’actrice principale, que j’avoue ne pas connaître, ou pire encore d’un Johnny Depp fatigué, sorte de Jack Sparrow sous anesthésiant teinté de Sweeney Todd (mais juste teinté, pas plus svp).
Alors oui, les costumes sont beaux, certains effets spéciaux sont chouettes mais la suppression de l'intérêt des personnages secondaires (il faut voir comment sont massacrés le lapin blanc, le lièvre, le dodo et le chat frappadingue) et, au final, l'abnégation totale de toute marque de style propre à Burton au profit d'un divertissement martelé Disney qui n'a aucune conscience de son public cible, font de cette Alice un véritable cauchemar.
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mercredi 31 mars 2010
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4 Comments:
Waouh ça dézingue grave. Et je te comprends. Je n'ai pas vraiment apprécie non plus cet espèce d'ovni qui a le cul entre Burton et Disney. Le résultat ne donne pas grand chose de bon, et la 3D ne sert à rien, en effet.
Tout à fait d'accord, ce film est inintéressant et indigne de Burton surtout par son script plat comme la Hollande... En plus le 3D n'apporte quelque chose que sur une scene avec le chat. Seul point positif Bonam Carter, même Depp est pas terrible, j'aurais aimais fraper Anne Hathaway avec une main et alice avec l'autre xD
J'hésitais à aller le voir car de ce que j'en avais vu (BA et photos) cela me m'avait pas fait "Tilt" pour du Burton justement. Maintenant que j'ai lu plusieurs critiques qui descendent en flèche ce film, je me dis que j'ai bien fait de ne pas y aller, je pense que j'aurai été très déçue.
Sinon ta critique est vraiment très bien faite même si elle est négative!!!
Bien d'accord avec toi. C'est du gros foutage de gueule.
Il ne se passe rien, il y a du plagiat, la fin est désastreuse (où est passé le pessimiste revigorant d'un Burton qui n'est plus dans son état normal ?). Ca fait limite pitié.
Sinon, j'adore ton blog, je le visite tous les jours maintenant...
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